Les manifestations suivent des règles précises. Or, les « gilets jaunes » n’en ont suivi aucune. Il est tentant d’expliquer cela par la mobilisation via les réseaux sociaux. Ce n’est pas si simple.
A Nantes, le 15 décembre 2018.
Sebastien Salom-Gomis / AFP
Christian Mouhanna, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ) – Université Paris-Saclay
Le retour à une forme de gestion du débat public – ou plutôt du non débat public - par un recours systématique à la force publique risque de se heurter à plusieurs dangers potentiels.
Des manifestants brandissent un paneau ‘referendum d'initiative citoyenne’ une revendication qui a émergé et pris de l'ampleur en France depuis plusieurs semaines.
Geoffroy Van Der Hasselt/AFP
La concomitance de la révision constitutionnelle et du mouvement des gilets jaunes est une occasion unique d’expérimenter plus de démocratie directe et de rétablir la confiance avec les citoyens.
Sur les Champs-Elysées, à Paris, le 15 décembre 2018.
Christophe ARCHAMBAULT / AFP
On peut douter que le mouvement soit terminé en province, et que les annonces du président de la République aient vraiment apaisé la colère des manifestants.
Adolescentes.
Photo by Cristina Gottardi on Unsplash
Annamaria Colombo, Haute école spécialisée de Suisse occidentale (HES-SO) et Myrian Carbajal, Haute école spécialisée de Suisse occidentale (HES-SO)
La quête de reconnaissance chez les adolescents peut amener certains et certaines jeunes à s’engager dans des activités sexuelles moyennées contre un échange financier, matériel et/ou symbolique.
Les réseaux sociaux… relayés par les chaines d'informations en continu.
BFM
A l'origine des forces de maintien de l'ordre se trouvait la préoccupation de ne plus traiter le manifestant comme un « ennemi » mais comme un « citoyen momentanément en colère».
Le 10 décembre 2018, près du Mans.
Jean-François Monnier/AFP
La démocratie doit être remise dans les mains du peuple souvent, régulièrement, qui doit en être une partie prenante.
Le 22 septembre 1948, devant le Palais du Chaillot, à Paris, lors de l'Assemblée de l'ONU au cours de laquelle fut adoptée la Déclaration universelle des droits de l'Homme.
AFP
Si les droits de l’homme sont partout, ils ne sont peut-être pas là où l’on pourrait les attendre le plus : au niveau local.
Le président de l'Agence mondiale antidopage, Craig Reedie, le 21 mars 2018, à Lausanne (Suisse), lors de l'ouverture de son symposium annuel.
Fabrice Coffrini/AFP
Alors que l’on pouvait s’attendre à une forte résistance de la part du plus grand nombre devant le fléau qu’est le dopage, il n’en est rien dans les faits.
Le PDG de Facebook Mark Zuckerberg lors d'une rencontre avec Emmanuel Macron en marge de l'événement « Tech for Good » à Paris, en mai. Es-ce l'avènement d'une co-gouvernance entre méta-plate-formes et états souverains?
Christophe Petisson/AFP
La validation d’une base de données biométriques fichant tous les Français et la gestion de la censure par des entreprises comme Facebook achèveront-elles notre démocratie ?
La cérémonie d'ouverture de l'Euro 2016 au stade de France, à Saint-Denis, le 10 juin 2016.
H4stings/Wikimedia
Marie-Cécile Naves, Université Paris Nanterre – Université Paris Lumières
Produire des rapports ne suffit pas : le courage politique s’incarne dans la mise en place de dispositifs concrets dont les retombées doivent être évaluées scientifiquement et de manière indépendante.
La ministre des Sports, Roxana Maracineanu, à l'Ecole polytechnique, le 4 septembre 2018.
Jérémy Barande/Wikimedia
S’il est acquis que le mode d’organisation du sport français nécessite une profonde rénovation, le caractère radical de la réforme génère des incertitudes qui doivent être exprimées.
Des gilet jaunes signent une pétition pour créer un référendum populaire afin d'appeler à la démission du président Macron, au Mans, le 24 novembre.
JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP
Nous ne sommes pas d’accord avec le gouvernement ? Faisons une proposition trouvons des signataires, montrons que la majorité des votants est d’accord avec nous. Oui, mais ce n’est pas si simple.
Dans un restaurant près d'Orléans, le 10 décembre au soir.
Guillaume Souvant/ AFP
Une minorité, même très mobilisée, même bénéficiant d’un soutien de l’opinion publique, ne peut pas se substituer à la majorité et effacer les résultats des élections.
Sur la Promenade des Anglais, à Nice, le 8 décembre 2018.
Valery Hache/AFP
Malgré une large sympathie dans la population, le mouvement repose principalement sur une mobilisation des catégories populaires. Qu’est-ce qui pousse ces catégories à cette colère ?
A Nantes, le 8 décembre 2018.
Sebastien Salom-Gomis / AFP
Romain Huët, Fondation Maison des Sciences de l'Homme (FMSH)
Comment comprendre qu’autant d’individus, qui pour beaucoup manifestent pour la première fois, se laissent entraîner aussi facilement dans la violence émeutière ?
Vue sur le Palais de Chaillot, à Paris, en septembre 1948, où q'est tenue l'Assemblée des Nations unies à l'issue de laquelle la Déclaration sera signée (le 10 décembre 1948).
AFP
La toute-puissance des réseaux sociaux bouscule les logiques traditionnelles des mobilisations, de la communication, de l'information et du fonctionnement de l'espace public.
Black bloc, ultra-gauche et ultra-droite: ils émaillent les manifestations récentes et font usage des mêmes modes opératoires.
Roscoe Myrick/Flickr
La violence militante n’est pas une nouveauté : mais de quoi parle t-on exactement quand on mentionne l’ultra-droite ou l’ultra-gauche ? Qui se cache derrière et quelles sont leurs méthodes ?
Il est simpliste de réduire la colère des citoyens français aux mouvements sociaux violents qui ont émaillé l'histoire de France.
PASCAL GUYOT / AFP
Les élites n’ont eu de cesse de s’appuyer sur d’autres mouvements sociaux historiques pour tenter d'influencer l'opinion publique contre les « gilets jaunes ».
Au Mans, le 4 décembre 2018.
Jean-François Monier / AFP
On assiste à la recherche d’une nouvelle forme de gouvernance permettant de créer un lien direct entre le niveau individuel et collectif en évinçant les formes intermédiaires de la démocratie par représentation.
Le 17 novembre, en direction de Bordeaux.
Nicolas Tucat / AFP
À la crise des « gilets jaunes » répond celle qui secoue les maires des petites communes alors même que la solution de sortie de crise du gouvernement est de renvoyer les débats aux arènes locales.