Une baisse de la fiscalité pour répondre aux revendications des gilets jaunes aurait forcément des conséquences budgétaires et sociales que le gouvernement devra traiter à long terme.
Quelques enseignements tirés d’une expérience de sociologue ayant travaillé sur des formes de violences sociales et politiques et sur les stratégies sécuritaires déployées par les pouvoirs publics.
Les travaux portant sur l’organisation des mouvements sociaux en sociologie permettent de comprendre les caractéristiques inédites de cette dynamique et les moyens d’y répondre.
Les rhétoriques divergent tellement entre les gilets jaunes et l’exécutif que la situation présente possède toutes les caractéristiques d’une impasse politique liée à une profonde incommunication.
Convertis au projet de l’autonomie personnelle, les citoyens ne se considèrent plus comme des administrés remettant leur confiance à des élus agissant pour le bien commun.
Le simplisme et le « démagogisme » des solutions avancées par les gilets jaunes montrent que la route sera longue. Mais n’est-ce pas une étape nécessaire dans tout cheminement démocratique ?
L’éventualité d’un retour est toujours présente et fait partie de la stratégie de mobilité de tout migrant. La migration est une circulation et non un aller simple dans un sens ou dans l’autre.
Déclenché par un rejet assez habituel des taxes sur les carburants, le mouvement disparate de colère des gilets jaunes traduit un malaise profond qui fracture en silence la société française.
Des mesures d’accompagnement ciblées à destination des foyers le plus vulnérables sont indispensables pour espérer atteindre la neutralité carbone dans les prochaines décennies.
La prise en compte des enjeux sociaux et environnementaux dans la mission de l’entreprise est loin d’être une révolution. La nouveauté, c’est plutôt le pouvoir renforcé des actionnaires.
Alain Faure, Centre national de la recherche scientifique (CNRS)
L’actualité du gouvernement Philippe illustre un tournant émotionnel qui transforme, de façon insidieuse, notre relation à l’État, mais aussi à la citoyenneté et au territoire.
Si l’état d’urgence n’est plus d’actualité, il reste symboliquement actif créant une administration qui réagit à la peur mais paradoxalement la produit également.
Une démission qui renvoie chacun d’entre nous à notre responsabilité politique, mais qui laisse en suspens la vraie question : sommes-nous capables de sortir de ce modèle économique ?
Chercheur au CNRS, directeur du Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (CESDIP), Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ) – Université Paris-Saclay