Avant toute discussion, critique ou revendication, définissons collectivement, au cours de ce grand débat national, le rôle que nous souhaitons donner à l’État.
Depuis janvier 2018, le gouvernement se résout à employer ce terme disparu depuis des années, affichant une approche plus sociale qu’administrative ou sécuritaire, non sans quelques ambiguïtés.
Thomas Hofnung, The Conversation et Benoît Tonson, The Conversation
Auteur sur notre site de trois articles remarqués sur la crise des gilets jaunes, le sociologue Laurent Mucchielli analyse l’évolution du mouvement et la réponse du gouvernement.
Le « shutdown » qui paralyse les États-Unis depuis trois semaines impacte aussi les salaires des fonctionnaires : certains sont sommés de prendre des congés sans solde ou de travailler sans être payés.
Comment un débat informel de deux mois, sur des thématiques mêlant des mesures programmatiques à des questions institutionnelles, pourrait-il réparer en profondeur notre système représentatif ?
À un moment où Paris est à la peine avec ses territoires et où l’Europe apparaît comme privée de sens pour ses citoyens, et si l’ex-région Alsace apportait quelques solutions ?
« La philosophie nous enseigne à douter de ce qui nous paraît évident. La propagande, au contraire, nous enseigne à accepter pour évident ce dont il serait raisonnable de douter ». (Huxley)
Christian Mouhanna, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ) – Université Paris-Saclay
Le retour à une forme de gestion du débat public – ou plutôt du non débat public - par un recours systématique à la force publique risque de se heurter à plusieurs dangers potentiels.
On peut douter que le mouvement soit terminé en province, et que les annonces du président de la République aient vraiment apaisé la colère des manifestants.
Nous ne sommes pas d’accord avec le gouvernement ? Faisons une proposition trouvons des signataires, montrons que la majorité des votants est d’accord avec nous. Oui, mais ce n’est pas si simple.
Malgré une large sympathie dans la population, le mouvement repose principalement sur une mobilisation des catégories populaires. Qu’est-ce qui pousse ces catégories à cette colère ?
Romain Huët, Fondation Maison des Sciences de l'Homme (FMSH)
Comment comprendre qu’autant d’individus, qui pour beaucoup manifestent pour la première fois, se laissent entraîner aussi facilement dans la violence émeutière ?
La toute-puissance des réseaux sociaux bouscule les logiques traditionnelles des mobilisations, de la communication, de l'information et du fonctionnement de l'espace public.
À la crise des « gilets jaunes » répond celle qui secoue les maires des petites communes alors même que la solution de sortie de crise du gouvernement est de renvoyer les débats aux arènes locales.
Comment, au même titre que les plus de 500 morts de la rue recensés chaque année, pouvons-nous collectivement accepter que le logement ou l’absence de logement continuent, en 2018, en France, de tuer ?
Plus qu’un retour de boomerang de la démocratie directe, le mouvement des gilets jaunes révèle la transformation en cours de la représentativité des parties prenantes de la société civile.
Chercheur au CNRS, directeur du Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (CESDIP), Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ) – Université Paris-Saclay