La part de la redistribution des entreprises françaises aux salariés, nettement supérieure à celle observée ailleurs en Europe, n’a que très peu diminué début 2022 après plusieurs décennies de hausse.
Outre-Atlantique, les « share buybacks » représentent un flux annuel qui a récemment dépassé les 1000 milliards de dollars.
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Les opérations d’entreprises qui rachètent leurs propres actions pour soutenir leurs cours en bourse se multiplient aux États-Unis et en Europe, ce qui altère le fonctionnement des marchés.
En 2021, les entreprises du CAC 40 ont dégagé des profits records atteignant 160 milliards d’euros.
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La hausse des prix conduit les entreprises à afficher des résultats annuels dont la valeur reflète moins précisément la performance économique réelle des entreprises. Explications.
En 15 ans, les tireuses BrewDog sont apparues dans de nombreux établissements comme ici à Londres.
Bernt Rostad / FlickR
Le brasseur écossais passait pour un champion sur les plans environnementaux et sociaux, avant que des employés ne dénoncent une culture d’entreprise « pourrie ».
Les investisseurs semblent aujourd’hui davantage concentrés sur un filtrage négatif, par exemple l’exclusion des compagnies pétrolières, que sur un filtrage positif.
Une étude récente montre qu’un portefeuille orienté dans les entreprises réputées pour la satisfaction de leurs équipes enregistre une performance supérieure de 2 % à 2,7 % par an.
Le fonds BlackRock, le plus important acteur de la gestion d’actifs au monde.
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Selon une étude, les « big three » de la gestion d’actifs, BlackRock, Vanguard et State Street apparaissent moins disposés à soutenir les résolutions d’actionnaires portant sur l’environnement.
La déformation du partage des profits en faveur des actionnaires, dénoncé depuis des années, pèse aujourd’hui sur la performance des entreprises.
Un travail de recherche confirme qu’un partage plus équitable de la valeur entre les actionnaires et les salariés freine les pratiques de versements de dividendes et de rachats d’actions.
En 2013, la fermeture du site sidérurgique de Florange en Moselle, pourtant rentable, avait conduit au licenciement de plus de 600 salariés.
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La réglementation visant à limiter les délocalisations en généralisant les droits de vote doubles n’a pas eu l’effet escompté sur l’actionnariat de long terme.
Les récents scandales invitent à questionner les modes de gouvernance et la latitude d'action laissée aux dirigeants.
Les scandales des moteurs truqués interrogent la marge de manœuvre laissée aux dirigeants et invitent, peut-être, à renforcer l’exercice par les conseils d’administration de leurs contre-pouvoirs.
Depuis 10 ans, 10 milliards de francs suisses de dividendes nets d’impôts sont versés chaque année.
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Un bilan de la réforme de l’imposition des entreprises de 2011 montre que la défiscalisation des dividendes augmente la valorisation des sociétés mais n’a pas d’effet sur l’investissement.
En France, la première résolution climat a été lancée en 2020 par des actionnaires de l’entreprise Total.
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Présenter les politiques climatiques aux actionnaires, à l’image des justifications sur les rémunérations des dirigeants, se heurterait à des limites comme le risque de manipulation de l’information.
En 2020, Danone devient la première société cotée à adopter le statut d’entreprise « à mission ».
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Ce statut devait permettre au géant alimentaire de mieux se protéger d’une éventuelle OPA. Une stratégie qui semble s’être retournée contre Emmanuel Faber, récemment évincé de la présidence.
Le PDG de Danone, Emmanuel Faber, a été évincé de la direction générale du groupe le lundi 1er mars.
Patrick Kovarik / AFP
L’éviction du PDG du groupe français sous la pression de fonds activistes révèle la nécessité de mieux protéger les entreprises qui s’engagent à viser des objectifs autres que financiers.
Amnesty International, ONG qui défend les droits humains, se montre particulièrement active sur les réseaux sociaux, notamment Twitter.
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Une étude montre que les dénonciations ou les encouragements des organisations non gouvernementales sur Twitter affectent significativement les cours boursiers des entreprises visées.
La communauté académique n'a jamais validé cette croyance.
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Une étude relève que l’influence des médias ainsi que le contexte économique et institutionnel des années 1990 ont largement contribué à diffuser ce qui apparaît comme un mythe.
Le pouvoir des principaux actionnaires et la composition du conseil d’administration restent inextricablement liés dans les banques.
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Une étude confirme que la gouvernance des établissements bancaires doit démontrer aux investisseurs extérieurs une absence d’intention d’expropriation des actionnaires minoritaires.
Deux décennies après s’être fait connaître dans la crise argentine, les investisseurs spécialisés dans le rachat d’obligations pour une valeur décotée refont parler d’entre eux.
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Sans solution face à la crise, deux fleurons français, Europcar et Vallourec, pourraient passer prochainement à prix fort sous le contrôle de fonds anglo-saxons.
L’entreprise a pour ambition de devenir à terme une « B. Corp » à 100 %, une certification traduisant sa volonté de créer de la valeur en la partageant notamment avec les salariés.
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Le groupe agroalimentaire, dont une partie des activités est certifiée « B Corp », a annoncé vouloir supprimer jusqu’à 2 000 emplois dans le monde pour améliorer sa rentabilité.
Le PDG du fabricant français de pneumatiques Michelin, Florent Menegaux, s’entretient avec des employés qui se sont mis à fabriquer des masques chirurgicaux dès le début de la pandémie de Covid-19.
Thierry Zoccolan / AFP
Professeur d'économie et de management, Directeur de la Recherche de l’IRIMA, Membre de la Chaire Mindfulness, Bien-Etre au travail et Paix Economique, Grenoble École de Management (GEM)