Menu Close
Ce n’est pas facile d’être parent et c’est encore plus vrai en période de crise. Certaines règles méritent d’être assouplies en contexte de pandémie… shutterstock

Temps d’écran des enfants : cessons de culpabiliser !

Un temps d’écran supplémentaire peut être inévitable durant la pandémie, non seulement pour occuper les enfants, mais aussi pour aider les adultes à concilier leurs responsabilités familiales et professionnelles. Même l’Académie américaine de pédiatrie (AAP) le reconnaît.

Les recherches suggèrent de limiter le temps d’écran chez les enfants et les adolescents et, surtout, d’encadrer le type d’usage. Mais, dans un contexte où les sources de stress augmentent pour les parents, alors que les ressources pour leur venir en aide ne sont pas toujours disponibles, la flexibilité et l’indulgence semblent incontournables.

Sept trucs pour gérer le temps d’écran

En raison de la crise de la Covid-19, l’AAP a assoupli ses recommandations habituelles et souligne l’importance de trouver des moyens créatifs pour garder le calme à la maison afin d’assurer le bien-être et la santé mentale de tous les membres de la famille. Voici sept recommandations sur l’usage des écrans pendant la Covid-19 :

1) Déterminer des règles d’utilisation

Il est suggéré aux familles de convenir de règles communes sur l’utilisation des écrans et de s’assurer que les enfants comprennent bien ces règles afin d’éviter l’argumentation ou les conflits. Les parents peuvent déterminer la durée du temps d’écran et les usages permis la semaine et les fins de semaine. Ils peuvent limiter le temps que les enfants consacrent à des jeux vidéo en ligne avec des amis, et déterminer le lieu où leurs appareils se rechargeront la nuit. Il est aussi possible de négocier la durée des activités en ligne ou l’heure à laquelle il serait bien de commencer et d’arrêter. Les parents sont également invités à mettre leurs enfants au défi d’éteindre eux-mêmes la télévision, la tablette ou le jeu vidéo. Chaque famille pourrait co-rédiger une charte d’utilisation.

2) Prioriser les usages positifs

L’AAP distingue le temps d’écran pour les divertissements (jeux, télévision, films, clip vidéo) du temps d’écran qui peut avoir des effets positifs (jeux éducatifs, discussion avec des membres de la famille par vidéo). Lire un livre d’Harry Potter ou une pièce de Molière sur une tablette n’est pas l’équivalent que de jouer à Fortnite. Les médias sociaux permettent actuellement aux enfants de garder contact avec leurs proches. Par exemple, appeler les grands-parents régulièrement est une utilisation positive des écrans qui crée un soutien ou un accompagnement pour les jeunes et les adultes en isolement. Discuter avec un ami de façon virtuelle est une autre manière pour les jeunes de rester en contact.

3) Filtrer les contenus

L’AAP encourage les parents à filtrer les informations au sujet de la pandémie et à en parler d’une manière compréhensible pour les enfants. Les parents doivent être rassurants, faire preuve d’empathie envers les autres, rappeler aux enfants les mesures d’hygiène et être attentifs à la présence d’anxiété. Ils doivent faire de leur mieux pour encadrer ce que les enfants consultent sur les écrans, afin qu’ils ne soient pas exposés à des histoires ou des images inappropriées.

4) Accompagner les enfants

Le fait d’accompagner les enfants dans leur utilisation des écrans permet de voir ce qu’ils consultent et apprennent en ligne. C’est aussi une bonne occasion de susciter des réflexions au sujet des technologies et de la santé. Les parents doivent encourager leurs enfants à se questionner sur la vraisemblance des informations qu’ils voient sur Internet et à vérifier leurs sources : est-ce une source crédible ? Est-ce que cette source est en conflit d’intérêts (vente ou promotion d’une cause) ? Certains sites de référence peuvent aider les parents qui ne se sentent pas bien outillés.


Read more: Cessons de nous inquiéter : les jeux vidéo sont bénéfiques en période de confinement


Bien que ce ne soit pas facile avec les appareils mobiles, on recommande de placer les appareils dans les pièces communes comme le salon ou la cuisine et de les garder hors des chambres pour préserver le sommeil des enfants.

5) Adopter une routine

Sans supervision, le temps passé devant l’écran peut interférer avec la routine quotidienne des enfants, en perturbant leurs habitudes alimentaires, le temps qu’ils consacrent à des activités physiques ou les routines de sommeil. Un temps d’écran rapproché de l’heure du coucher est néfaste, car il peut interférer sur la sécrétion de mélatonine, l’hormone favorisant le sommeil. Les enfants et adolescents ne doivent pas être exposés aux écrans une heure avant l’endormissement.

6) Être soucieux du bien-être de l’enfant

L’AAP rappelle l’importance d’être conscient des conséquences psychologiques que la pandémie peut avoir sur les enfants. Ils n’ont peut-être pas les mots pour exprimer leur inquiétude, mais des signes d’anxiété ou de stress peuvent être observés. Par exemple, ils peuvent devenir grincheux, manifester davantage leur besoin de réconfort, avoir de la difficulté à dormir, ou avoir l’air distrait. Il est recommandé aux parents de continuer de les rassurer et de s’en tenir, dans la mesure du possible, aux routines habituelles.

7) Se déconnecter en famille

Les nouvelles recommandations de l’AAP invitent les familles à prendre le temps de vivre des expériences hors ligne. Bien qu’il puisse être tentant de laisser les enfants s’occuper seuls avec des écrans, il est suggéré de ne pas le faire trop souvent. Les parents pourraient ainsi prévoir du temps pour des activités sans écran, telles que des promenades, des jeux de société, de la lecture, de la cuisine ou des sports.

Exit la culpabilité !

Ce n’est pas facile d’être parent et c’est encore plus vrai en période de crise. Certaines règles méritent d’être assouplies en contexte de pandémie et c’est ce que l’AAP propose, en révisant ses directives concernant l’utilisation des écrans chez les jeunes.

Désormais, la santé mentale des parents et celle des enfants sont de meilleurs critères à considérer que le nombre d’heures par jour passé devant les écrans. Exit la culpabilité ! Au-delà du nombre d’heures consacrées aux écrans et du type d’usage qui en est fait, d’autres critères doivent guider les décisions des parents. Si l’enfant se retire socialement, qu’il devient irritable, inattentif ou dépressif quand il n’est pas devant un écran ou que son temps d’écran entraîne des effets négatifs dans sa vie (retard scolaire, conflits familiaux, isolement), une intervention des parents peut être nécessaire.

Want to write?

Write an article and join a growing community of more than 182,000 academics and researchers from 4,941 institutions.

Register now