Avant le Niger, cinq pays d'Afrique ont dernièrement connu des putschs militaires couronnés de succès. Dans aucun d'entre eux, le retour à l'ordre constitutionnel n'est garanti, loin de là.
Ce qui est nouveau avec les coups d’État qui se succèdent depuis deux ans en Afrique de l’Ouest est la manière dont les nouveaux dirigeants camouflent leurs actions en nommant la réalité autrement.
Dans plusieurs pays du Sahel, la présence française est de plus en plus vertement remise en cause, dans un contexte marqué par la recrudescence des putschs militaires.
Julien Antouly, Institut de recherche pour le développement (IRD)
Le Mali accueille sur son territoire plusieurs contingents de militaires étrangers. Après l’annonce du départ forcé des troupes danoises, le cadre juridique de ces interventions interroge.
Face aux coups d’État frappant l’Afrique de l’Ouest, il est nécessaire de sortir d’une analyse ramenant ces phénomènes à des dynamiques locales et de prendre en compte les causes internationales.
En Guinée, l’armée vient de renverser le président Alpha Condé. Ce développement, qui rappelle la situation du Mali voisin, n’a pas surpris les observateurs.
Barkhane, c’est fini ; mais l’opération européenne Takuba prend la suite. Il s’agit en quelque sorte d’une continuation de Barkhane par d’autres moyens.
Le président et le premier ministre du Mali, désignés à ces postes après le putsch d’août 2020, viennent d’être démis de leurs fonctions par leurs anciens camarades de la junte militaire.
Le putsch militaire qui a renversé le président malien s’explique en bonne partie par la mauvaise volonté dont le chef de l’État a fait preuve dans son dialogue avec l’opposition.
Les pays de la zone franc d’Afrique de l’Ouest ont décidé de créer une monnaie en 2020 en remplacement du franc CFA. Mais la région présente-t-elle les caractéristiques propices à une union monétaire ?
Trois facteurs permettent de cerner les raisons pour lesquelles la relation Union africaine / organismes régionaux, censée reposer sur une coopération, donne parfois lieu à une compétition.
Pourquoi quitter une zone stable, qui permet d’avoir une croissance économique soutenue avoisinant les 7 %, au moment où l’Afrique affiche son taux de croissance le plus faible depuis 25 ans (1,6 %) ?
Le Sahel traverse une phase de croissance démographique sans précédent qui engage une transformation interne des sociétés, et nécessite d’être compris plutôt que dénoncé.
La crise politique au Zimbabwe révèle les failles des organisations régionales africaines et de leur capacité à être les garants d’un fonctionnement démocratique au sein des états membres.
Chercheur sénior au Bonn International centre for conflict studies (BICC) ; Chercheur associé au laboratoire Les Afriques dans le Monde (LAM), Sciences-Po Bordeaux., Université Bordeaux Montaigne
Coordinateur de l'Observatoire pour l'Afrique centrale et australe de l'Institut Français des Relations Internationales, membre du Groupe de Recherche sur l'Eugénisme et le Racisme, Université Paris Cité