Jamais encore quatre gouvernements, dont celui d'un des leaders régionaux, le Sénégal, n'avaient été aussi désireux et préparés à se libérer de l'emprise néo-coloniale du franc CFA.
Mathilde Beaufils, Université Paris Nanterre – Université Paris Lumières
La question du rôle de la France dans le génocide du Rwanda a suscité, au cours des trente dernières années, d’âpres débats que la normalisation diplomatique récente n’a pas totalement apaisés.
Partout, le passé colonial et ses héritages sont questionnés et génèrent des dialogues. Pourtant, le projet d’un grand musée dédié à ces questions semble être passé aux oubliettes.
Ali Bongo Ondimba est le candidat du système en place. A ce titre, il contrôle l’essentiel des leviers du pouvoir, des moyens d’Etat et d’un mode de scrutin simplifié à tour.
À l’instar du Mali il y a quelques mois, le Burkina Faso, qui vient également de connaître un putsch militaire, semble à son tour déterminé à se détourner de la France.
Les Malgaches utilisent couramment les plantes médicinales pour se protéger des maladies. Face au Covid, le président s’est fait le porte-étendard de l’artemisia, devenu un enjeu diplomatique.
Dans plusieurs pays du Sahel, la présence française est de plus en plus vertement remise en cause, dans un contexte marqué par la recrudescence des putschs militaires.
Jean-Loup Amselle, Institut de recherche pour le développement (IRD)
La France a beaucoup mis en scène sa relation avec l’Afrique en 2021, avec la saison artistique Afrique2020 ou le sommet de Montpellier. Une nouvelle ère est-elle vraiment en train de s'ouvrir ?
Vue comme un malheur pour l’Afrique, la « fuite de ses cerveaux » n’est pas si catastrophique : la diaspora africaine participe largement au développement du continent.
Face aux mutations que connaît aujourd’hui l’Afrique, la francophonie doit cesser de n’être qu’un relais de Paris et jouer un rôle plus affirmé en matière de justice sociale.
Barkhane, c’est fini ; mais l’opération européenne Takuba prend la suite. Il s’agit en quelque sorte d’une continuation de Barkhane par d’autres moyens.
Le président et le premier ministre du Mali, désignés à ces postes après le putsch d’août 2020, viennent d’être démis de leurs fonctions par leurs anciens camarades de la junte militaire.
Idriss Déby était un allié militaire majeur de la France en Afrique. Si bien que Paris l’a souvent soutenu contre les rebelles et a toujours fermé les yeux sur son bilan en matière de droits humains.
Mettre fin à l’opération Barkhane ne résoudra pas les problèmes sécuritaires du Mali. L’armée française est évidemment vouée à quitter le pays un jour, mais sa présence est pour l’instant nécessaire.
Coordinateur de l'Observatoire pour l'Afrique centrale et australe de l'Institut Français des Relations Internationales, membre du Groupe de Recherche sur l'Eugénisme et le Racisme, Université Paris Cité
Chercheur sénior au Bonn International centre for conflict studies (BICC) ; Chercheur associé au laboratoire Les Afriques dans le Monde (LAM), Sciences-Po Bordeaux., Université Bordeaux Montaigne
Anthropologue et ethnologue, directeur d'études émérite à l'EHESS, chercheur à l'Institut des mondes africains, École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS)