La Géorgie demeure une zone stratégique pour l’Union européenne. Les 27 doivent-ils se montrer intransigeants sur les conditions d’une adhésion, au risque de rapprocher Tbilissi de Moscou ?
Manifestation le 8 mars devant le Parlement à Tbilissi. Les manifestants expriment leur attachement à l’adhésion de leur pays à l’UE ainsi que leur soutien à l’Ukraine agressée par la Russie.
Vano Shlamov/AFP
Des manifestations de grande ampleur ont abouti au retrait d’un projet de loi autoritaire qui aurait porté un coup très rude à la candidature du pays à l’UE.
Depuis le début de l’attaque russe sur l’Ukraine le 24 février, Emmanuel Macron a multiplié les entretiens téléphoniques avec Vladimir Poutine, sans grand succès jusqu’ici.
Stephane Mahe & Odd Andersen/AFP / pool
Le contexte actuel tranche avec celui de 2008, lorsque Nicolas Sarkozy, en sa qualité de président en exercice de l’UE, était parvenu à persuader la Russie de mettre fin à l’invasion de la Géorgie.
Manifestation en soutien à l’Ukraine à Tbilissi, la capitale géorgienne, le 1er mars 2022.
Vano Shlamov/AFP
Sophie Marineau, Université catholique de Louvain (UCLouvain)
L’invasion de l’Ukraine par la Russie sous prétexte de venir en aide aux républiques séparatistes du Donbass rappelle inévitablement la guerre de Géorgie de 2008.
Des habitants de Soukhoumi, la capitale de l’Abkhazie, brandissent des drapeaux de l’Abkhazie (à bandes vertes), de l’Ossétie du Sud (blanc, rouge et jaune) et de la Russie pour célébrer la reconnaissance par Moscou de l’indépendance de ces deux républiques sécessionnistes de Géorgie, le 16 août 2008.
AFP
Taline Ter Minassian, Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco)
Les entités sécessionnistes s’imposent comme un enjeu politique central pour les États issus de l’ancien Empire soviétique, mais aussi pour le continent européen.
Historienne, professeure des universités. Directrice de l'Observatoire des États post-soviétiques (équipe CREE), Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco)