Le chaos qui règne outre-Manche va dissuader les dirigeants politiques des pays européens de s’engager dans un référendum qui risquerait de remettre en cause leur carrière.
Si une potentielle victoire du FPÖ à l’automne n’annonce pas un Brexit au centre de la Mittel Europa, elle préfigure en revanche un renforcement des populismes en Europe centrale et orientale.
Les conséquences du vote sur les affaires internationales toucheront d’abord la Grande-Bretagne elle-même, mais également les plus proches alliés de Londres, notamment au sein de l'OTAN.
Qui alimente la flamme isolationniste en Europe ? Les lourdeurs bureaucratiques bruxelloises et le fossé élargi entre gagnants et perdants de la mondialisation ont remis en selle le nationalisme.
La même terrible routine se met en branle à chaque tuerie de masse aux États-Unis : émotion collective, couverture médiatique, débats sans fin. Mais rien ne change dans un pays attaché aux armes.
Le candidat de l’extrême droit a été battu sur le fil par son rival écologiste. Pourtant, il n’y a pas de quoi pavoiser : ce scrutin marque la fin d’un cycle à Vienne, et au-delà en Europe.
Le parti d’extrême droite, le FPÖ, est en bonne position pour remporter la présidentielle de ce dimanche. Depuis sa création, dans les années 50, ce mouvement a arboré de multiples visages.
A un an de la présidentielle en France, un nouveau duel opposant la candidate du FN à un candidat de gauche ou de droite paraît probable. A moins d’inventer un nouveau mode de scrutin.
Face aux extrêmes, l’esprit de modération doit s’armer d’un discours cohérent pour ne plus apparaître comme un aveu de faiblesse mais bien comme la réponse la plus efficace.
Claire de Galembert, École Normale Supérieure Paris-Saclay – Université Paris-Saclay
Les violences de Cologne, lors de la Saint-Sylvestre, ont mis à mal la « culture de l’accueil » chère à Angela Merkel. Une réponse européenne apparaît d’autant plus urgente face à la menace populiste.
Michel Wieviorka, École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS)
Sans réformes institutionnelles en profondeur, la crise actuelle ne pourra que s’approfondir, rendant difficile toute idée de reconstruction du système politique.
Entre la présidentielle de 2012 et les régionales de décembre 2015, le vote en faveur du FN a fortement progressé, notamment dans les hôpitaux et au sein des forces de sécurité.
Pour combattre le Front national, au lieu de le démoniser, il faut commencer par souligner qu’il est un parti banalement capitalo-présidentialiste, pas plus antisystème que d’autres.
Le FN bredouille, la droite gagnante et la gauche affaiblie mais pas terrassée : ce sont les principaux enseignements comptables de ces régionales. Mais le tripartisme est la principale nouveauté.
Des études menées au niveau européen montrent que la récupération des thèmes de l’extrême droite, conjuguée à un refus d’alliance, ne réduit pas son influence. Bien au contraire.
Arrivé en tête dans 6 régions sur 13, le Front national est en mesure de l'emporter dans au moins deux d'entre elles. C'est bien lui qui apparaît comme le grand gagnant de ce premier tour.
L’universitaire François Durpaire et le dessinateur Farid Boudjellal publient aux éditions Arènes BD-Démopolis un roman graphique intitulé « La présidente ». Politique-fiction à visée préventive.
Fin octobre 2005, de violentes émeutes éclataient dans les quartiers populaires. Dix ans plus tard, la question des « banlieues » n’est plus appréhendée sous l’angle social mais identitaire.
Peut-on parler de « race » sans réhabiliter un concept dangereux d’un point de vue social ? Les propos obsolètes de Nadine Morano ravivent le débat dans un pays où la Constitution bannit cette notion.