Alain Bertho, Université Paris 8 – Vincennes Saint-Denis
Depuis 20 ans, l’émeute ou l’affrontement prend souvent le pas sur le débat politique mais les peuples ne choisissent pas sans raison de déborder du terrain de la non-violence.
Pour changer les institutions politiques et raviver le processus démocratique, pourquoi ne pas miser sur la participation citoyenne et l’intelligence collective ?
Notre époque est profondément marquée par l’affaiblissement de la croyance dans le couple « représentant/représenté ». Or, une régénération de la démocratie « par le bas » est possible.
Les travaux du théoricien des « emplois à la con », décédé début septembre à l’âge de 59 ans, auront contribué à repenser le rapport au travail et son utilité.
Pour les gilets jaunes, il va s’agir de ne pas être acculés au seul rôle de lanceurs d’alerte mais de gérer leur rôle dans le débat contradictoire et dans le suivi et la reddition des comptes.
Mai 68 ne fut pas un mouvement politique mais un de ces mouvements culturels qui montrent que l’imaginaire, l’art, les représentations sont aussi importants que les actes proprement politiques.
Michel Wieviorka, Fondation Maison des Sciences de l'Homme (FMSH)
Les dérives de l’irresponsabilité, de la haine et de la jouissance destructive et autodestructive sont le fait d’une société qui perd son principe d’unité.
Laurent López, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ) – Université Paris-Saclay
Les événements récents relatifs à l’usage des armes par les forces de l’ordre rappellent des débats anciens et des circonstances similaires. L’histoire permet de relativiser certains propos actuels.
Comparé aux indignés espagnols de Podemos, Nuit debout n’a pourtant pas la même physionomie. La fracture silencieuse au sein de la jeunesse française y est pour beaucoup.
Les jeunesses engagées 2.0 du printemps arabes se sont tournées vers la musique. Au tour des jeunesses européennes d’occuper l’espace politique avec le numérique.
Michel Wieviorka, Fondation Maison des Sciences de l'Homme (FMSH)
Dans les rues, devant les lycées ou les raffineries, la tension monte partout. Pour éviter l’amalgame et les raisonnement simplistes, les sciences sociales apportent un précieux concours.
À chaque manifestation, ses violences. Mais loin d’être des individus mus par une forme de pulsion destructrice, les « casseurs » sont en réalité des militants engagés dans une logique politique.
La société civile met en œuvre – en ligne et hors-ligne – des usages engagés des technologies de la communication pour l’exercice de la citoyenneté et de la démocratie participative.
Docteur en Histoire, chercheur associé au CESDIP et au Centre d'Histoire du XIXe siècle (Université Paris-Sorbonne), Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ) – Université Paris-Saclay