Si l’on entend favoriser une sortie de crise, il conviendrait, tout d’abord, d’éviter tout ce qui pourrait de nouveau alimenter des débats et polémiques nuisibles à la cohésion sociale.
A Paris, lors de «l'acte XIV», le 16 février 2019.
Eric Feferberg / AFP
La proportionnalité est une notion complexe qu’il faut mettre à plat. À l’heure de la loi contre les « casseurs », elle renvoie également à un autre problème essentiel, le statut des manifestants.
A Strasbourg, le 2 février 2019.
Frédérick Florin / AFP
Avant toute discussion, critique ou revendication, définissons collectivement, au cours de ce grand débat national, le rôle que nous souhaitons donner à l’État.
Thomas Hofnung, The Conversation and Benoît Tonson, The Conversation
Auteur sur notre site de trois articles remarqués sur la crise des gilets jaunes, le sociologue Laurent Mucchielli analyse l’évolution du mouvement et la réponse du gouvernement.
La place Tahrir, au Caire en Égypte, le 21 novembre 2011.
Hossam el-Hamalawy
Buket Türkmen, Institut d'études avancées de Paris (IEA) – RFIEA
L’inédit des mobilisations aujourd’hui est l’utilisation des outils de la démocratie pour légitimer la dérive autoritaire et faire de la rue un lieu de mise en scène pour les acteurs politiques dominants.
Pour les gilets jaunes, il va s’agir de ne pas être acculés au seul rôle de lanceurs d’alerte mais de gérer leur rôle dans le débat contradictoire et dans le suivi et la reddition des comptes.
Le Président, concentré, lors du lancement du «grand débat national» en Normandie, le 15 janvier 2019.
Ludovic Marin / AFP
Le débat national imposé par les « gilets jaunes » à Emmanuel Macron est sans doute la dernière chance pour le Président de tenter de résoudre la tension majeure née des conditions de son élection.
En avril 2016 de nombreux Français s'étaient réunis dans le cadre de la mobilisation ‘Nuit Debout’ et avaient expérimenté des débats, conférences et propositions de démocratie participative. Paris, place de la République.
MIGUEL MEDINA / AFP
Si certains habitants des quartiers participent à titre individuel à ce mouvement, d’autres le rejoignent de façon sporadique. Beaucoup attendent et observent, sans pour autant se montrer hostiles.
Dimanche 6 janvier 2019, àParis, entre 300 et 500 femmes, selon la police, ont entonné La Marseillaise et scandé «Macron démission», un ballon jaune à la main.
BERTRAND GUAY/AFP
Doit-on considérer que cette séquence est « une fable, racontée par un idiot, pleine de bruit et de fureur, et qui ne signifie rien », ou au contraire lui trouver un sens profond ?
Un jeune homme proteste contre les réformes engagées au printemps 2018.
Philippe LOPEZ / AFP
Michel Wieviorka, Fondation Maison des Sciences de l'Homme (FMSH)
Le mouvement des « gilets jaunes » a accepté et compris que la violence peut être éventuellement le prix à payer pour exister et exercer une forte pression sur le pouvoir.
Un gilet jaune prend une photo avec son téléphone lors de la manifestation du 8 décembre 2018 sur les Champs-Elysées, à Paris.
Zakaria Abdelkafi/AFP
Les manifestations suivent des règles précises. Or, les « gilets jaunes » n’en ont suivi aucune. Il est tentant d’expliquer cela par la mobilisation via les réseaux sociaux. Ce n’est pas si simple.
A Nantes, le 15 décembre 2018.
Sebastien Salom-Gomis / AFP
Christian Mouhanna, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ) – Université Paris-Saclay
Le retour à une forme de gestion du débat public – ou plutôt du non débat public - par un recours systématique à la force publique risque de se heurter à plusieurs dangers potentiels.
Chercheur au CNRS, directeur du Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (CESDIP), Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ) – Université Paris-Saclay