Christian Mouhanna, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ) – Université Paris-Saclay
Le retour à une forme de gestion du débat public – ou plutôt du non débat public - par un recours systématique à la force publique risque de se heurter à plusieurs dangers potentiels.
Sur les Champs-Elysées, à Paris, le 15 décembre 2018.
Christophe ARCHAMBAULT / AFP
On peut douter que le mouvement soit terminé en province, et que les annonces du président de la République aient vraiment apaisé la colère des manifestants.
En France, les impôts jouent un rôle important dans la réduction des inégalités de revenus.
Gérard Bottino / Shutterstock
Les mobilisations lycéennes ont été nombreuses et variées depuis au moins un siècle et demi. Retour sur trois d’entre elles, de 1882 à 2005, pour remettre en perspective le mouvement de 2018.
Dans un restaurant près d'Orléans, le 10 décembre au soir.
Guillaume Souvant/ AFP
Malgré une large sympathie dans la population, le mouvement repose principalement sur une mobilisation des catégories populaires. Qu’est-ce qui pousse ces catégories à cette colère ?
A Nantes, le 8 décembre 2018.
Sebastien Salom-Gomis / AFP
Romain Huët, Fondation Maison des Sciences de l'Homme (FMSH)
Comment comprendre qu’autant d’individus, qui pour beaucoup manifestent pour la première fois, se laissent entraîner aussi facilement dans la violence émeutière ?
Aux abords des Champs-Élysées, le 1er décembre 2018.
Geoffroy Van Der Hasselt/ AFP
Plus qu’un retour de boomerang de la démocratie directe, le mouvement des gilets jaunes révèle la transformation en cours de la représentativité des parties prenantes de la société civile.
Manifestation des Gilets Jaunes autour du rond-point de la Vaugine à Vesoul (Haute-Saône). La Nationale 19 est bloquée dans les deux sens. 17 novembre 2018.
Obier/Wikimedia
L’essaim se forme lorsque les personnes ou de petits groupes dispersés, qui appartiennent à un même mouvement convergent de plusieurs directions à la fois vers un lieu unique.
Depuis des décennies, en Occident, l’« économie de la connaissance » ne s’est pas conjuguée avec un partage des codes permettant la compréhension du nouveau monde.
EQRoy/Shutterstock
L’incommunicabilité croissante entre ceux qui croient tout savoir et ceux qui pensent que le savoir des élites n’est qu’une forme d’oppression déguisée mine toutes les sociétés occidentales.
Rupture de carburants à Montpellier, le 4 décembre 2018.
Pascal Guyot/AFP
Avec le changement climatique, la gestion des ressources naturelles affecte directement les pays riches. La crise des « gilets jaunes » en fournit un exemple frappant.
Sur un rond-point, à Blois, le 24 novembre 2018.
Guillaume Souvant/AFP
Quelques enseignements tirés d’une expérience de sociologue ayant travaillé sur des formes de violences sociales et politiques et sur les stratégies sécuritaires déployées par les pouvoirs publics.
Devant un dépôt de carburant, au Mans, le 29 novembre 2018.
Jean-François Monier/ AFP
Les travaux portant sur l’organisation des mouvements sociaux en sociologie permettent de comprendre les caractéristiques inédites de cette dynamique et les moyens d’y répondre.
Place de la République à Paris, le 1er décembre 2018.
Zakaria Abdelkafi/ AFP
Les rhétoriques divergent tellement entre les gilets jaunes et l’exécutif que la situation présente possède toutes les caractéristiques d’une impasse politique liée à une profonde incommunication.
Convertis au projet de l’autonomie personnelle, les citoyens ne se considèrent plus comme des administrés remettant leur confiance à des élus agissant pour le bien commun.
Aux abords de la porte d'Auteuil, à Paris, le 17 novembre 2018.
Lucas Barioulet / AFP
Jean-Marie Charon, École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS)
Les médias sont dans une position paradoxale : espace nécessaire de représentation, de démonstration de la force, ils suscitent l’exaspération des acteurs de la contestation.
A l’heure des « gilets jaunes » analyse de la place de la violence protestataire dans le discours journalistique, à travers l’exemple de la couverture médiatique des manifestations contre la Loi travail.
Les gilets jaunes se rassemblent à l'ombre de l'Arc-de-triomphe à Paris, le samedi 24 novembre 2018.
François Guuillot/ AFP
Michel Wieviorka, Fondation Maison des Sciences de l'Homme (FMSH)
Le mouvement des « gilets jaunes » correspond à un nouveau répertoire : s’il est défensif, et classique dans ses significations, il est particulièrement moderne dans ses formes.
Sur un pont surplombant la N70, près de Montceau-les-Mines (dans le centre de la France), le 21 novembre 2018.
Philippe Desmazes/ AFP
Le simplisme et le « démagogisme » des solutions avancées par les gilets jaunes montrent que la route sera longue. Mais n’est-ce pas une étape nécessaire dans tout cheminement démocratique ?
Chercheur au CNRS, directeur du Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (CESDIP), Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ) – Université Paris-Saclay