Cinq paramètres sont à prendre en compte pour porter un jugement sur ce que serait une contre-offensive réussie.
Le 30 septembre 2022, un grand concert est organisé sur la place Rouge à Moscou à l’occasion de l’annexion des quatre régions ukrainiennes, dont les noms sont inscrits sur la banderole de gauche. Au-dessus de l’écran montrant Vladimir Poutine, on lit l’inscription « Ensemble pour toujours ».
Alexander Nemenov/AFP
Pour justifier l’annexion de quatre régions ukrainiennes, la Russie invoque les mêmes arguments qu’il y a huit ans, lors de l’annexion de la Crimée. Des arguments toujours aussi discutables…
Vladimir Poutine entouré des « chefs » (reconnus uniquement par Moscou) des quatre régions ukrainiennes que la Russie vient d’annexer, Moscou, 30 septembre 2022.
Grigory Sysoev/Sputnik/AFP
L’annexion de quatre régions ukrainiennes n’est pour la Russie qu’une victoire en trompe-l’œil. Le maximalisme de Vladimir Poutine aura un coût stratégique autrement plus élevé.
Stèle funéraire provenant d'Olbia.
Par Erud — Travail personnel, CC BY 3.0
Collections menacées, sites archéologiques endommagés, collaborations de recherche suspendues… le patrimoine archéologique du sud et de l’est de l’Ukraine paie un lourd tribut à la guerre.
Devant le bâtiment du Conseil de l’Europe, à Strasbourg, les drapeaux sont disposés par ordre alphabétique. Celui de la Russie, qui se trouvait entre ceux de la Roumanie et de Saint-Marin, a été décroché le 16 mars 2022.
Patrick Hertzog/AFP
Depuis son entrée dans le Conseil de l’Europe en 1996, la Russie a entretenu des relations tumultueuses avec l’institution. Elle vient d’en être exclue à cause de l’invasion de l’Ukraine.
La place centrale de Kharkov, dans le nord de l’Ukraine, après un bombardement russe, le 1er mars 2022.
Sergey Bobok/AFP
La résistance acharnée que l’Ukraine a jusqu’ici opposée à la Russie ne suffira pas à faire reculer Moscou, qui ne consentira à négocier réellement qu’en position de force.
Vladimir Poutine et le chef d’état-major russe, Valéri Guerassimov, devant une carte de l’Ukraine pendant une réunion au ministère russe de la Défense, Moscou, 21 décembre 2021.
Mikhail Tereshchenko/Sputnik/AFP
La Russie pourrait se contenter de la reconnaissance de la DNR et de la LNR ; mais elle pourrait aussi chercher tout ou partie du reste du territoire ukrainien.
Vladimir Poutine, ici lors de la conférence de presse consécutive à son entrevue avec Emmanuel Macron à Moscou, le 7 février 20222, souligne régulièrement l'humiliation qu'a représentée pour la Russie l'extension vers l'Est de l'OTAN.
Thibault Camus/AFP
Lorsqu’on analyse la politique étrangère russe d’aujourd’hui, il ne faut pas sous-estimer le poids du traumatisme qu’a constitué, pour Moscou, son éviction de son étranger proche dans les années 1990.
Monument aux soldats russes morts au combat en Afghanistan et en Tchétchénie, à Belgorod, à quelques kilomètres de la frontière ukrainienne. De nombreux Russes sont réticents à ce que leur pays s’engage dans un nouveau conflit armé de grande ampleur.
Alexander Nemenov/AFP
Sophie Marineau, Université catholique de Louvain (UCLouvain)
Les Russes ont largement soutenu l’annexion de la Crimée en 2014. Mais le Donbass leur tient moins à cœur, et 50 % d’entre eux ne veulent pas que leur pays s’engage dans une guerre avec l’Ukraine.
Un militaire ukrainien se tient devant un char détruit en 2014 par les séparatistes soutenus par la Russie, sur la ligne de front près de la petite ville de Pisky, dans la région de Donetsk, le 21 avril 2021.
Aleksey Filippov/AFP
Un récent ouvrage permet de mieux comprendre la situation de l’Ukraine, et la façon dont la perçoivent aussi bien la Russie que l’UE et les États-Unis.
Des militaires ukrainiens en tenue de camouflage lors d’un entraînement conjoint avec des troupes de l’OTAN, près de Lvov, le 24 septembre 2021.
Yuriy Dyachushyn/AFP
La Russie a massé près de 100 000 soldats à la frontière ukrainienne. On s’est presque habitué à ces démonstrations de force. Pourtant, le risque de brusque dégradation, quoique faible, est réel.
Le navire-espion russe Yantar serait capable de trancher les câbles sous-marins par lesquels transite l’essentiel du réseau Internet européen.
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Les grandes puissances se livrent une guerre sans merci pour le contrôle des autoroutes de l’information sous-marines. Quels enjeux pour l’Europe ?
Des policiers se recueillent lors d'une cérémonie en hommage à Éric Masson, policier tué durant une opération anti-stupéfiants à Avignon, le 5 mai.
Nicolas Tucat/AFP
Vincent Sizaire, Université Paris Nanterre – Université Paris Lumières
Un cadre répressif encore plus rigoureux ne résoudra pas la crise de l’institution policière.
Des militaires ukrainiens en patrouille près de la région de Lougansk, contrôlée par les séparatistes, le 7 avril 2021. Le déploiement des troupes russes à la frontière ukrainienne inquiète les Occidentaux.
STR / AFP
La Russie, qui s’estime provoquée par Kiev, a massé ses troupes à la frontière ukrainienne. Simple démonstration de force ou prélude à une opération armée majeure ?
La Crimée est l'un des principaux enjeux de l'affrontement en cours depuis 2014 entre l'Ukraine et la Russie.
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Illégale au regard du droit international, l'annexion de la Crimée par la Russie n'en demeure pas moins un objet juridique complexe, qu'il est utile d'examiner à l'aune d'autres événements récents.
Les présidents russe et biélorusse Vladimir Poutine et Alexandre Loukachenko près de Sotchi (Russie), le 13 février 2019.
Sergei Chirikov/AFP
Dans l’impossibilité de se représenter, à l’issue de son quatrième mandat en 2024, Vladimir Poutine pourrait nourrir l’ambition de devenir le président d’une « confédération russo-biélorusse ».
Vladimir Zelenski au soir de sa victoire en Ukraine, le 21 avril, avec près des trois quarts des suffrages exprimés.
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Vladimir Zelenski dispose de la force d'un succès électoral massif, rapide et incontestable. Mais il a, sur le long terme, la faiblesse d'un leader sans programme, sans équipe et sans idéologie.
Des soldats ukrainiens en position près de la localité de Marioupol, dans l'est de l'Ukraine, le 29 novembre 2018.
Sega Volskii / AFP
David Teurtrie, Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco)
Si le conflit dans le Donbass reste le point de tension principal, les contentieux russo-ukrainiens ne cessent de croître dans tous les domaines au moment où l’Ukraine entre en période pré-électorale.
Vue du transsibérien, 2004, peut-être le symbole le plus évident du « monde » eurasiatique.
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David Teurtrie, Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco)
Quels rapports la Russie entretient-elle avec ses voisins russophones et sa diaspora ? Ces derniers jouent un rôle crucial dans les ambitions du Kremlin.
Vladimir Poutine, le 18 mars 2018, jour de présidentielle en Russie.
Yuri Kadobnov/AFP
Cette victoire, qui résulte d’une campagne sans relief et d’une opposition divisée, laisse ouvertes de nombreuses questions sur l’évolution du pays à horizon 2024 et sur la succession de Poutine.
Analyste en géopolitique, membre associé au Laboratoire de Recherche IAE Paris - Sorbonne Business School, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, chaire « normes et risques », IAE Paris – Sorbonne Business School
Senior lecturer au Centre for Social Sciences, Université de Budapest, Fellow 2016-Collegium de Lyon, Réseau français des instituts d’études avancées (RFIEA)
Professeur de droit. Ancien membre de l'Institut universitaire de France (Chaire anthropologie juridique), professeur émérite, Aix-Marseille Université (AMU)
Doctorante associée à l'Institut de Recherche Stratégique de l'École Militaire en science politique et relations internationales (CMH EA 4232-UCA), Sciences Po