Afin de sauver le candidat Fillon, les sondages d’intention de vote ont été dénigrés et de pseudo métriques ont été artificiellement valorisées pour faire advenir une réalité que le scrutin a démentie.
Emmanuel Macron (ici à Garches, le 25 avril), est arrivé en tête au premier tour. Comme le prédisaient les sondages.
Philippe Wojazer/AFP
Le procès fait aux sondages est un mélange détonnant d’arguments fondés, de fantasmes, de mauvaise foi crasse et d’ignorance de la réalité du travail des sondeurs.
Au QG d'Emmanuel Macron, à Paris, au soir du premier tour.
Patrick Kovarik/AFP
Le scrutin a ouvert une porte historique vers une nouvelle distribution de la représentation politique. À condition qu’elle ne se referme pas brutalement sous le souffle de la peur de l’inconnu.
Benoît Hamon, en meeting à Captieux (Sud-Ouest), le 16 avril.
Mehdi Fedouach/AFP
François Robinet, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ) – Université Paris-Saclay
Le candidat de la « Belle alliance populaire », Benoît Hamon, n’est plus désormais crédité que de 7 à 8 % d’intentions de vote. Comment en est-il arrivé là ?
Cours de mathématiques. Les intentions de vote pour le Front national restent bien plus faibles chez les professeurs que dans le reste de la population.
Wavebreakmedia
Les intentions de vote pour le Front national augmentent chez les professeurs. Mais le phénomène n’est pas aussi spectaculaire que certains médias et instituts de sondage le laissent croire.
Dans un contexte de forte incertitude électorale, les marges d’erreur des sondages rendent visibles tous les scénarios électoraux potentiels. Les médias devraient publier les résultats avec ces marges.
François Fillon, en meeting à Provins, le 5 avril 2017.
Christophe Archambault/AFP
Pascal Moliner, Université Paul Valéry – Montpellier III
Les sondages qui donnent tous Marine Le Pen perdante à l’issue du deuxième tour pourraient bien être confrontés à une zone muette sous-jacente et donc à un vote caché en faveur du Front national.
Marine Le Pen, en meeting à Metz, le 18 mars 2017.
Jean Christophe Verhaegen/AFP
S’agissant d’un événement unique – une élection présidentielle – la notion de probabilité, si elle donne une appréhension de ce qui devrait se passer, ne dit rien sur ce qui va vraiment se passer.
L’enquête conduite auprès des lecteurs de The Conversation France confirme l’intérêt du monde universitaire pour le média. En revanche, les étudiants bénéficient encore trop peu de cette dynamique.
François Fillon en campagne, le 2 mars 2017, à Nîmes.
Pascal Guyot/AFP
L’impact des médias réside moins dans le poids des révélations sur tel ou tel candidat que dans l’orientation des électeurs sur certaines figures ou thèmes de campagne.
Emmanuel Macron, le 2 mars 2017 à Paris.
Lionel Bonaventure/AFP
Au niveau des électeurs, cet effet est dévastateur pour le premier tour, voire pour la politique. Car le sondage semble désormais servir de premier tour.
Sur un mur du quartier Montparnasse.
Guilhem Vellut / Flickr
Antoine Bevort, Conservatoire national des arts et métiers (CNAM)
Le site de Mélenchon qui décolle, Marine Le Pen qui suscite le plus d’interactions sur le web, alors que Macron est à la traîne : l’examen du web et des réseaux sociaux est instructif.
Dans un bureau de vote à Rennes, le 27 novembre 2016.
Damien Meyer/ AFP
Il ne faut pas parer les sondages de vertus miraculeuses. Les études quantitatives n’ont pour but que d’évaluer une opinion, une intention, une action à un moment donné, avec une marge d’erreur.
Ni les sondeurs ni les médias n'avaient vu venir la vague Trump.
Gage Skidmore/Flickr
Michel Wieviorka, Fondation Maison des Sciences de l'Homme (FMSH)
Le problème n’est pas tant un effet d’imitation, qu’un effet de démonstration, ou d’avertissement : après la victoire de Trump, nous savons que les forces d’extrême droite peuvent l’emporter.
Le 8 novembre, à Denver (Colorado), des électeurs font la queue pour aller voter.
Jason Connolly/AFP
Pascal Moliner, Université Paul Valéry – Montpellier III
Comment l’incroyable a-t-il pu se produire ? L’élection de Donald Trump était-elle aussi imprévisible qu’il y paraît ? Les recherches sur le phénomène de « zone muette » suggèrent le contraire.
On entend souvent dire que les hommes politiques sont des marques. Voici pourquoi ce n’est pas vrai. Et pourquoi le marketing de la demande politique a tout gâché.
La “marque Sarkozy” pendant la campagne de 2007.
Luca Mascaro/Flickr
Retour sur une étude menée en décembre 2015 selon laquelle Sarkozy, marque préférée des primaires chez les sympathisants Républicains, reste mal perçue des Français, à l’inverse de la marque Juppé.