Comment l'Union européenne est-elle perçue, de Rome à Oslo, en passant par Berlin, Amsterdam, Stockholm et Prague ? A l'occasion du renouvellement du Parlement européen, six experts répondent.
Frédérique Berrod, Sciences Po Strasbourg – Université de Strasbourg
Face à l’afflux des migrants, des pays au cœur de l’Europe ont temporairement réintroduit les contrôles à leurs frontières. Est-ce une implosion de Schengen ?
La puissance des populistes provient de leur capacité à imposer leurs thématiques, leur temporalité de l’urgence, la simplification de leurs argumentaires et leur mode d’agir.
Des mesures donnant plus de pouvoir au Parlement européen en matière fiscale pourraient enrayer la baisse du taux de participation aux élections. Reste à en convaincre Paris, Rome et Berlin.
La relation bilatérale pâtit de conjonctures nationales, mais aussi d’un vaste mouvement de recomposition des forces politiques à l’échelle continentale avant les élections européennes de mai.
Laurent Chambaud, École des hautes études en santé publique (EHESP)
En décembre, le président du plus grand institut de santé publique italien a démissionné, en raison des positions « non scientifiques » du gouvernement. Quand les fake news menacent la santé publique.
Populaire et controversé, le leader de la Ligue surfe sur le discrédit qui frappe les partis traditionnels et le besoin de protection exprimé par la population.
L’échec de la communauté internationale, les divisions internes propres à une société tiraillée entre de multiples forces centrifuges et l’impuissance de l’ONU expliquent l’impasse actuelle.
Le projet Mose, qui entend protéger Venise de la montée du niveau de la mer, n’apporte pas une réponse adéquate et pourrait bien n’avoir aucun impact positif à long terme.
Les différentes évolutions des fans sont étroitement liées aux tensions qui existent entre l'individu et la société. Une perspective riche d'enseignements pour les marketers.
Selon les prévisions de l’OFCE, il y aura un ralentissement du PIB de l’UE entre 2018 et 2020 en raison du tarissement de la dynamique de reprise. Mais de nombreuses inconnues pèsent sur le scénario.
Faut-il, face à la vague populiste-nationaliste, jouer la partition de la cohésion européenne à tout prix, ou bien appeler un chat un chat et aller au clash avec Varsovie ou Budapest ?
Michel Wieviorka, Fondation Maison des Sciences de l'Homme (FMSH)
La gauche est en perdition, si l’on en juge par les scores électoraux. Le phénomène est mondial, mais cela ne veut pas dire qu’il revête partout le même sens, ou les mêmes formes.
Certains pays d’Europe du Sud toucheront davantage de fonds européens de cohésion jusqu’en 2027, tandis que l’enveloppe va se réduire pour les États d’Europe centrale. Des décisions très politiques.
Responsable du Département International Relations and Diplomacy, Schiller International University - Enseignante en relations internationales, Sciences Po