S’agissant d’un événement unique – une élection présidentielle – la notion de probabilité, si elle donne une appréhension de ce qui devrait se passer, ne dit rien sur ce qui va vraiment se passer.
Bien qu’assez largement intéressés par l’élection présidentielle (73 %), les plus jeunes ne manifestent pas de réels signes de mobilisation pour la campagne telle qu’elle se déroule.
L’élection au suffrage universel peut et doit être maintenue, à condition d’entreprendre des réformes tenant compte de la tripolarisation politique et des nouvelles exigences morales.
L’impact des médias réside moins dans le poids des révélations sur tel ou tel candidat que dans l’orientation des électeurs sur certaines figures ou thèmes de campagne.
Réductions d’effectifs à droite, défense des fonctionnaires à gauche : au-delà des propositions des uns et des autres, un manque cruel d’imagination apparaît dans les programmes des candidats.
La plupart des candidats à l’élection présidentielle ont maintenant pris position sur l'euthanasie. Les clivages se font moins sur l’appartenance politique que sur les modèles de société défendus.
Réforme des filières et des institutions agricoles, régulation des prix et limitation de la spéculation financière : les candidats ont pour l’instant fait l’impasse sur ces dossiers essentiels.
Cela fait plus de dix ans qu’on assiste, à travers toute la planète, à une forte hausse des crispations souverainistes, des irruptions d’anxiété identitaire et de xénophobie.
La candidate du Front national s’est appropriée plusieurs thèmes environnementaux pour y décliner sa vision politique, à l’image du patriotisme économique.
Loin de réduire la pensée, la communication sur les médias sociaux, sur Twitter en particulier, est d’une grande force et efficacité. La preuve par le FN.
Pascal Moliner, Université Paul Valéry – Montpellier III
Peu à peu s’installe l’idée que, d’une façon ou d’une autre, l’objectif de nos gouvernants est d’abord de se servir avant de servir le bien commun. Fantasme ou réalité ?
Antoine Bevort, Conservatoire national des arts et métiers (CNAM)
Le site de Mélenchon qui décolle, Marine Le Pen qui suscite le plus d’interactions sur le web, alors que Macron est à la traîne : l’examen du web et des réseaux sociaux est instructif.
Michel Wieviorka, Fondation Maison des Sciences de l'Homme (FMSH)
Il est impossible de faire la moindre prédiction politique. Mais dans cette liquidité moderne proche de l’état gazeux, il y a des grumeaux : des corps un peu plus solides que d’autres, tel le FN.
Michel Wieviorka, Fondation Maison des Sciences de l'Homme (FMSH)
Le problème n’est pas tant un effet d’imitation, qu’un effet de démonstration, ou d’avertissement : après la victoire de Trump, nous savons que les forces d’extrême droite peuvent l’emporter.
Redonner le pouvoir au peuple serait la solution miracle aux défaillances de la démocratie. Mais les promoteurs du Brexit, tout comme Donald Trump, doivent maintenant faire leurs preuves.
Le discours de l’intérêt national est normal de la part des politiques, personne ne souhaitant être accusé d’agir à l’encontre des intérêts de la France. Mais quels sont-ils ?
Le discours véhiculé par Marine Le Pen en France, en écho à celui qui domine au sein de l’extrême droite en Europe, érige l'exclusion de l’étranger comme la solution à la crise.