Le 28 février 2024, à Tiraspol, les députés de la république sécessionniste moldave de Transnistrie votent à main levée pour demander l’aide de la Russie.
AFP
Il est souvent dit que la Transnistrie sera « le prochain domino » que Moscou cherchera à faire tomber, après la Crimée et le Donbass. Toutefois, la fameuse théorie des dominos a des limites…
La quasi-totalité de la population arménienne du Haut-Karabakh a précipitamment pris la route de l’exil vers l’Arménie après la conquête par l’Azerbaïdjan les 19-20 septembre 2023, créant des embouteillages monstres sur l’étroite route montagneuse de Latchine, ici le 28 septembre 2023.
Siranush Adamyan/AFP
Taline Ter Minassian, Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco)
Les forces armées du Haut-Karabakh ont déposé les armes après une attaque fulgurante de l’Azerbaïdjan. Et maintenant ?
Manifestation demandant la réouverture d’une route bloquée reliant la région du Haut-Karabakh à l’Arménie, à Stepanakert, principale ville du Haut-Karabakh, le 25 juillet 2023.
Ani Balayan/AFP
Élodie Gavrilof, Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco)
L’enclave arménienne située en Azerbaïdjan est actuellement coupée de tout approvisionnement en nourriture. Une crise humanitaire majeure pourrait rapidement s’y faire jour.
Un manifestant arménien se tient face aux forces de maintien de la paix russes qui bloquent une route à l’extérieur de Stepanakert. Ce ne sont pas les Russes mais les Azerbaïdjanais qui imposent le blocus du Haut-Karabakh, mais les troupes de Moscou ne font pas grand-chose pour y mettre fin.
Davit Ghahramanyan/AFP
Enclavés à l’intérieur de l’Azerbaïdjan, les Arméniens du Haut-Karabakh sont coupés de l’aide extérieure par un blocus exercé depuis décembre sur le corridor de Latchine, leur seul lien avec Erevan.
Konstantin Ivachtchenko, nommé maire de Mariupol (oblast de Donetsk) par les forces russes, en visite dans un bureau de vote lors du « référendum d’adhésion à la Russie » organisé par Moscou, à Mariupol, le 27 septembre 2022.
Stringer/AFP
Raoul Delcorde, Université catholique de Louvain (UCLouvain)
Les annexions que la Russie vient d’annoncer, totalement contraires au droit international, invitent à certains rappels historiques.
Le drapeau russe flotte aux côtés de celui, rouge et vert et frappé de la faucille et du marteau, de la Transnistrie, à côté d’une statue du maréchal russe du XVIIIe siècle Souvorov, à Tiraspol, capitale de la Transnistrie, le 12 septembre 2021.
Sergei Gapon/AFP
La Transnistrie vit en quasi-indépendance de la Moldavie depuis trente ans. Ce territoire jugé « pro-russe » et frontalier de l’Ukraine pourrait être convoité par la Russie dans un proche avenir.
Vladimir Poutine et le chef d’état-major russe, Valéri Guerassimov, devant une carte de l’Ukraine pendant une réunion au ministère russe de la Défense, Moscou, 21 décembre 2021.
Mikhail Tereshchenko/Sputnik/AFP
La Russie pourrait se contenter de la reconnaissance de la DNR et de la LNR ; mais elle pourrait aussi chercher tout ou partie du reste du territoire ukrainien.
Monument aux soldats russes morts au combat en Afghanistan et en Tchétchénie, à Belgorod, à quelques kilomètres de la frontière ukrainienne. De nombreux Russes sont réticents à ce que leur pays s’engage dans un nouveau conflit armé de grande ampleur.
Alexander Nemenov/AFP
Sophie Marineau, Université catholique de Louvain (UCLouvain)
Les Russes ont largement soutenu l’annexion de la Crimée en 2014. Mais le Donbass leur tient moins à cœur, et 50 % d’entre eux ne veulent pas que leur pays s’engage dans une guerre avec l’Ukraine.
Des soldats ukrainiens patrouillent à proximité de la ligne de front avec la République autoproclamée de Donetsk. Le panneau annonce que le champ est miné.
Anatolii Stepanov/AFP
Devant l’échec annoncé des négociations, la Russie menace de passer à l’offensive en Ukraine. Mais si l’Ukraine pouvait céder, le contrôle du pays par Moscou est loin d’être assuré.
Le 23 avril 2021, une procession aux flambeaux se déroule à Erevan en souvenir du génocide de 1915, qui a été suivi, trois ans plus tard, de la création de l'éphémère république d'Arménie (1918-1920). L'impact de ses deux années d'existence aura été majeur.
Karen Minasyan/AFP
Taline Ter Minassian, Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco)
Un récent ouvrage révèle des éléments historiques majeurs expliquant le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, qui continue de constituer une menace sérieuse aux portes de l’Europe.
Des habitants de Soukhoumi, la capitale de l’Abkhazie, brandissent des drapeaux de l’Abkhazie (à bandes vertes), de l’Ossétie du Sud (blanc, rouge et jaune) et de la Russie pour célébrer la reconnaissance par Moscou de l’indépendance de ces deux républiques sécessionnistes de Géorgie, le 16 août 2008.
AFP
Taline Ter Minassian, Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco)
Les entités sécessionnistes s’imposent comme un enjeu politique central pour les États issus de l’ancien Empire soviétique, mais aussi pour le continent européen.
Historienne, professeure des universités. Directrice de l'Observatoire des États post-soviétiques (équipe CREE), Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco)