Féminisation, poids des syndicats, dossiers sur lesquels on les consulte… Une étude récente dresse le bilan.
Des manifestants portent des masques des milliardaires Bill Gates et Jeff Bezos lors de la COP15 sur la biodiversité, le 15 décembre 2022, à Montréal. Pour la première fois dans une COP, les grandes entreprises, présentes en grand nombre, avaient leur propre agenda.
La Presse canadienne/Ryan Remiorz
Lors de la COP15, les entreprises ont réclamé un engagement politique fort, avec l’adoption d’un cadre ambitieux, aux objectifs mesurables. Mais leur engagement n’est pas sans soulever des questions.
Les caddies devant l’entrée principale, l’une des actions des distributeurs pour renforcer leur image prix.
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Face aux effets de l’inflation sur le consommateur, les enseignes s’efforcent de limiter le gaspillage, s’ouvrent au marché de l’occasion… et mettent en avant leurs propres marques.
En Europe, les informations fournies par les entreprises seront désormais certifiées et auditées par des organismes tiers indépendants.
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Le Conseil de l’Union européenne a entériné fin novembre une directive qui ouvre la voie vers un cadre comptable intégrant la performance RSE des entreprises.
Pour Milton Friedman (à gauche) la responsabilité sociale des entreprises est « d’accroître leurs profits ». Pour Edward Freeman, le capitalisme est contraint de prendre en compte toutes « les parties prenantes ».
Montage Wikimedia commons / University of Virginia
Les manières dont l’entreprise doit contribuer au bien public opposent deux courants de pensée. Cependant, la mise en œuvre de leurs principes peut aboutir à des résultats très proches.
Les dépenses publicitaires mondiales dans le digital devraient ralentir jusqu’à atteindre une croissance de « seulement » 6,8 %.
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Le ralentissement du marché oblige aujourd’hui les acteurs à relever des défis de plusieurs ordres : éthique, écologique, juridique et commercial.
Pierre Sudreau, homme politique, chargé par le président Valéry Giscard d’Estaing d’établir un dossier sur la réforme de l’entreprise, lors d’une conférence de presse à Paris, le 13 février 1975.
AFP
Xavier Hollandts, Kedge Business School and Nicolas Aubert, IAE Aix-Marseille Graduate School of Management – Aix-Marseille Université
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le général de Gaulle développait l’idée d’une meilleure association du capital et du travail dans le but d’éviter une fracture de la société.
L’évolution actuelle des pratiques de travail relève d’une transformation sociétale profonde.
Negativespace
Selon un panel de responsables des ressources humaines, les compétences en gestion de l’incertitude devraient notamment monter en puissance tandis que les organisations deviendront plus flexibles.
La dimension déclarative de nombreux classements et processus de labellisation montre aujourd’hui clairement ses limites.
Loïc Venance / AFP
La logique d’optimisation des coûts exercée par l’opérateur privé de maisons de retraite a conduit à un découplage entre réalités internes du travail et affichage externe.
La recherche a identifié de nombreux bienfaits dans la pratique de la méditation, dont une réduction du stress et de l’anxiété.
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Et si la « corporate mindfulness » n’était qu’un outil au service de la performance économique ? Cette question fait écho aux premiers débats autour de la responsabilité sociale des entreprises.
Le livre « Les Fossoyeurs » a révélé début 2022 des problèmes structurels qui n’apparaissent pas dans les évaluations extrafinancières de l’opérateur privé d’Ehpad.
Max Pixel
Les agences de notation n’ont plus le temps de se livrer à des analyses approfondies et s’appuient sur des données autodéclarées par les entreprises qui ne reflètent pas les éventuels problèmes.
La RSE, une démarche volontaire que la loi est venue progressivement encadrer.
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Une étude mondiale classe la France en troisième position derrière la Suède et la Finlande. Des marges de manœuvre pour faire encore mieux existent, notamment en matière d’achats responsables.
Nous portons tous des jugements moraux lorsque nous constatons qu’une organisation prêche mais n’agit pas…
Pixahive
Une trop faible implication des équipes en charge de déployer les politiques de durabilité risque de faire naître un scepticisme quant aux intentions réelles de leurs employeurs.
Facebook s’est récemment doté d’une « cour suprême » composée de personnalités politiques ou du monde des ONG pour contrôler les politiques internes de l’entreprise.
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Les formes de gouvernance qui affichent des missions au-delà de l’objectif de maximisation du profit ou celles qui instaurent une « cour suprême » manquent encore de maturité.
Les cloîtres abritent aussi des activités lucratives dont les ouvriers ne manquent pas de questionner la finalité.
Les principes de l’entreprise responsable se trouvent depuis des siècles au cœur du fonctionnement des communautés contemplatives dans leurs activités commerciales.
Les multinationales sont parfois les mieux placées pour discuter avec les gouvernements hostiles.
Les grandes entreprises ont les moyens d’être vectrices de progrès dans des pays aux lois hostiles et peuvent s’appuyer sur des arguments solides. D’autant que cela ne dessert pas leurs intérêts.
La ministre de la Transition écologique Barbara Pompili en conférence de presse le 10 février 2021 après avoir présenté en Conseil des ministres le projet de loi climat.
Ludovic Marin / AFP
Les critères sociaux et environnementaux sont toujours soumis aux impératifs de non-distorsion de la concurrence et de « bonne gestion » des deniers publics.
Les limites du dispositif introduit par la loi Pacte ont de quoi faire hésiter les dirigeants des entreprises quant à l’adoption du nouveau statut.
Des blocages relatifs aux investissements et aux évolutions organisationnelles nécessaires, mais aussi au comportement du consommateur, freinent l’adoption du label prévu par la loi Pacte.
Vendre des yaourts, des assurances ou du papier toilette reste intrinsèquement utile, avec ou sans « raison d’être ».
Le statut apparu avec la loi Pacte donnerait aux entreprises un rôle politique qu’elles ne devraient pas avoir, leur vocation sociale étant avant tout de réaliser des profits… et de payer des impôts !
Chercheur associé au Laboratoire d’économie dyonisien et à l’Institut de Recherche en Gestion, Université Paris-Est, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC)
Professeur d'économie et de management, Directeur de la Recherche de l’IRIMA, Membre de la Chaire Mindfulness, Bien-Etre au travail et Paix Economique, Grenoble École de Management (GEM)