Des jeunes Syriens jouent sur un char détruit de l'armée syrienne garé devant la mosquée d'Azaz, au nord de la ville agitée d'Alep, le 2 août 2012. C'est à cette époque que Romain Huët, auteur de « La Guerre en tête », y a effectué son premier séjour.
Ahmad Gharabli/AFP
Comment vivent ceux qui subissent la guerre et finissent par la faire ? L'ethnographie permet de mieux appréhender la profonde transformation intime qu'implique une telle expérience.
Deux combattants testent un nouveau drone qu’ils souhaitent utiliser à des fins de renseignement militaire, à quelques centaines de mètres des lignes russes.
R. Huët
Parmi les combattants ayant rejoint le front en Ukraine, on retrouve notamment des anarchistes biélorusses, passés pour certains par le Kurdistan syrien, où ils ont affronté Daech.
Dans la voiture de Mark, entre Kramatorsk et Tchassiv Yar.
R. Huët
À proximité de Tchassiv Yar, où les combats font rage, un hangar abrite une vingtaine de combattants, qui s’y reposent un peu avant de retourner sur la ligne de contact.
Les récits des combattants ukrainiens font voisiner l’horreur et l’absurde. Comme cette effarante histoire de poulet et de chien dans une tranchée, sous les yeux d’un conscrit qui perd la raison…
Un an après deux séjours de plusieurs semaines dans l’Ukraine en guerre, l’ethnographe Romain Huët y est retourné. De Kiev au Donbass, il cherche à saisir en quoi la guerre a changé les Ukrainiens.
Alessia était architecte et menait une vie paisible. La guerre a bouleversé son existence. Pour ne pas sombrer, elle s’est trouvé une mission : aider les réfugiés affluant dans sa ville, Dnipro.
Alisa en gilet pare-balles pendant une livraison de biens de première nécessité dans un quartier de Kharkiv, juillet 2022.
Juliette Corne
La vie quotidienne et les aspirations d’une jeune Ukrainienne qui, depuis le début de l’attaque russe, récolte des biens de première nécessité et les apporte aux personnes dans le besoin.
Micha pendant un court séjour à l’arrière, dans les environs de Kharkiv, juillet 2022.
R. Huët
Actuellement en Ukraine, un ethnographe interroge longuement divers acteurs de la guerre. Aujourd'hui, portrait d'un volontaire allemand rencontré durant un court séjour à l'arrière.
Porter secours aux personnes dont les villes ont été ravagées par les bombardements est encore plus difficile et plus périlleux quand la ligne de front se trouve tout près…
Valimark, un volontaire ukrainien, dans un trou creusé par un bombardement russe, Kharkiv, fin avril 2022.
Romain Huët
La résistance n’est pas seulement militaire. S’organiser pour livrer de la nourriture aux habitants terrés dans des quartiers largement détruits, c’est aussi résister.
De nombreux simples citoyens ukrainiens se sont portés volontaires pour assister l’armée dans sa résistance à l’invasion russe.
Après l’invasion russe de 2022, la mairie de Kiev a décidé que cette Arche de l’amitié entre les peuples serait renommée et éclairée aux couleurs de l’Ukraine.
Le parcours de Sergueï, volontaire depuis l’invasion russe, nous fait réfléchir sur l’expérience d’un état « astructurel », lorsque formes et normes s’effondrent.
Une œuvre contemporaine ? Non une œuvre protégée. À Kiev, le 18 avril.
Romain Huët
L’expérience de la guerre donne aussi lieu à des forme de résistance non violentes.
Je suis arrivé à Lublin, en Pologne, le 15 avril. À l’aéroport, je découvre que mon sac à dos a été perdu par la compagnie aérienne. Stupeur, angoisses. J’avais prévu de passer la frontière le jour même. C’est la première étape d’un tel voyage : rejoindre au plus vite le pays.
L’ethnographie tente de sauver ce que la géopolitique et les idéologies écrasent : la guerre est aussi une affaire de gens ordinaires. Romain Huët raconte son départ pour l’Ukraine.
Maitre de conférences en sciences de la communication, Chercheur au PREFICS (Plurilinguismes, Représentations, Expressions Francophones, Information, Communication, Sociolinguistique), Université Rennes 2