Les résultats des européennes en Allemagne ont été très contrastés : le parti d’extrême droite AfD est arrivé en première position en ex-RDA, et seulement en quatrième dans l’ouest du pays.
Le grand parti de droite allemand est en tête des sondages pour les européennes, devançant l’AfD… au prix d’une droitisation de son discours, notamment sur la question migratoire.
Le nouveau chancelier de l’Allemagne, le social-démocrate Olaf Scholz, va à bien des égards placer son action dans la continuité de celle d’Angela Merkel, à qui il vient de succéder.
Les traditionnelles tractations post-électorales visant à établir une coalition risquent d’être particulièrement longues, prolongeant le mandat d’Angela Merkel d’encore quelques semaines.
La coalition qui devrait gouverner l’Allemagne souhaite mettre en œuvre de nombreux projets ambitieux au niveau européen, notamment au niveau de l’environnement. Tous ne seront pas aisés à réaliser.
Analyse des principaux enjeux de ces élections législatives qui, quoi qu’il arrive, resteront dans l’histoire allemande comme les premières de l’après-Angela Merkel.
La montée en puissance de l’extrême droite en Allemagne s’explique aussi bien par les difficultés des partis traditionnels que par un contexte économique et social propice à la progression de ses idées.
Le Parti chrétien-démocrate de la chancelière allemande Angela Merkel traverse une crise profonde que la récente démission de sa présidente, Annegret Kramp-Karrenbauer, a encore exacerbée.
Les élections régionales qui viennent de se tenir dans trois Länder d’Allemagne de l’Est, marquées par les scores élevés de l’extrême droite, ont reflété le désarroi des anciens « Ossies ».
L’affaiblissement politique des partis de la Grande coalition risque d’accroître la confrontation entre eux et de compromettre le travail du gouvernement fédéral.
Bénédicte Laumond, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ) – Université Paris-Saclay
À quelques semaines des élections en Bavière, la stratégie populiste contestée du parti conservateur risque de profiter davantage à l’extrême droite qu’au SPD.
Julien Sellier, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC)
La consommation de viande a baissé, de même que la production, tandis que la question même de l’acceptabilité de l’élevage est posée par le développement d’un fort mouvement vegan dans le pays.
Si rien en Europe ne peut se faire contre l’Allemagne et la France, il n’est pas assuré dans le contexte européen d’aujourd’hui que le tandem franco-allemand ait la force d’entraînement requise.
Un séisme de moyenne amplitude s’est produit lors des législatives du 24 septembre : malgré le succès de l’extrême droite, l’exercice de la démocratie en Allemagne n’est pas altéré.
Renforçant sa posture sociale-libérale, le candidat du SPD semble incapable de se démarquer de Merkel et d’occuper l’espace politique du centre. Il est en perte de vitesse dans les sondages.
Martin Schulz, le nouveau dirigeant du SPD, n’a pas encore gagné et Merkel, pas déjà perdu. Mais il a déjà sorti son parti du purgatoire, tandis que le camp Merkel se divise.
Sens tactique du compromis et détermination politique : la Chancelière allemande, qui brigue un nouveau mandat, fait preuve d’une longévité exceptionnelle à la tête de l’Allemagne.