Selon certains observateurs, accorder une plus grande souveraineté au peuple serait source de bien des maux. Faut-il avoir peur de la démocratie directe ?
Les récentes tentatives d’utilisation du RIP pour s’opposer à des projets gouvernementaux ont toutes été rejetées, une tendance qui interroge le rôle politique de cet outil.
Un veto populaire pourrait permettre de donner au peuple le dernier mot en ce qui concerne des réformes similaires à celle des retraites. Il existe dans plusieurs pays européens.
Nicolas Pauthe, Université de Pau et des pays de l'Adour (UPPA)
Le dispositif espagnol d’initiative populaire des lois concilie systèmes représentatif et participatif. S’il était importé et adapté en France, il associerait le citoyen à la fabrique de la loi.
La présence des « gilets jaunes » sur les mobilisations sociales ravive les débats sur les inégalités salariales et une plus juste répartition des ressources.
Les résultats d’une expérimentation réalisée pendant le mouvement des « gilets jaunes », montrent que les candidats préférés dans une élection sont ceux qui soutiennent le RIC.
Si elle est élue, Marine Le Pen souhaite contourner le Parlement en recourant au référendum. Notre constitution le permet plus qu’on ne le croit si on considère la pratique passée des présidents.
Une enquête inédite auprès de membres des « gilets jaunes » et d’habitants en Gironde montre une forte demande citoyenne pour plus de justice sociale et écologique exprimée à travers le pouvoir de vivre.
Alors que les initiatives visant à consulter les citoyens se multiplient, une question se pose : faut-il muter la démocratie représentative vers une démocratie directe ?
Représentants d’une France en colère, les « gilets jaunes » aspirent à refonder la démocratie par un meilleur contrôle des élus, davantage d’écoute et de participation des citoyens.
Pour changer les institutions politiques et raviver le processus démocratique, pourquoi ne pas miser sur la participation citoyenne et l’intelligence collective ?
Loué par les « gilets jaunes », ridiculisé par le Brexit, envisagé par l’exécutif, le référendum reste brûlant d’actualité. Est-ce un outil démocratique de qualité ?
Est-il vrai que le choix des gouvernants mobilise des compétences différentes, « inférieures », par rapport au choix des politiques, qui exigerait une expertise hors d’atteinte du citoyen ordinaire ?
Le tirage au sort est-il une alternative crédible pour rétablir la confiance entre citoyens et élus ? Quels en sont les enjeux, les modalités, les conditions ?
Remodeler les règles de fonctionnement de la Vᵉ République, quoi de plus tentant pour un président qui voulait redonner sa stature au nouveau locataire de l’Élysée ?
La Vᵉ République dispose d’une institution capable d’anticiper les grands mouvements sociaux, d’apprécier les évolutions de la société et de s’en faire le porte-voix.
Professeur de droit public, directeur du Centre d'études et de recherches en sciences administratives et politiques (CNRS), Université Paris-Panthéon-Assas