Longtemps, le dictateur de Minsk a marché sur une corde raide entre la Russie et l’Occident. Désormais, il se retrouve, à son corps défendant, pleinement aux côtés du régime de Moscou.
L’Histoire a toujours servi d’arme dans l’ancienne URSS, un moyen de contrôler le récit et de nier la vérité du passé. Vladimir Poutine tente maintenant de contrôler ce récit par la guerre.
Selon le philosophe russe Alexandre Kojève en 1947, la prise de conscience qu’il n’y a plus de raisons de massacrer des populations innocentes marque un achèvement pour l’humanité.
La guerre déclenchée par la Russie en Ukraine a rebattu les cartes sur le continent européen. La neutralité n’est plus envisageable, chaque pays étant sommé de choisir son camp.
Devant les difficultés militaires des Russes en Ukraine, la guerre psychologique devient un élément stratégique. La présence de soldats tchétchènes participe à l’effort de déstabiliser l’ennemi.
Pour les nationalistes russes, la langue ukrainienne est classée comme un dérivé de la langue russe, et l’invasion ressemble moins à un acte d’agression qu’à une réintégration.
La Russie actuelle perçoit Kiev comme une ville historiquement russe, et même comme « la » ville russe originelle. L’Ukraine voit dans sa capitale, qu’elle appelle Kyiv, le cœur battant de sa nation.
Jean Lévesque, Université du Québec à Montréal (UQAM)
Malgré une origine commune, Russie et Ukraine ont connu une histoire conflictuelle qui s’est envenimée depuis 2014. L’invasion russe peut jouer un rôle tragique de catalyseur de l’identité ukrainienne.
Sophie Marineau, Université catholique de Louvain (UCLouvain)
L’invasion de l’Ukraine par la Russie sous prétexte de venir en aide aux républiques séparatistes du Donbass rappelle inévitablement la guerre de Géorgie de 2008.
La politique d’ambiguïté stratégique de la Chine pourrait lui permettre d’agir comme médiateur du conflit à un moment opportun, tout en favorisant ses objectifs géostratégiques à long terme.
À moins d’un brusque recul russe, trois options sont aujourd’hui envisageables : la finlandisation de l’Ukraine, sa destruction quasi totale ou son amputation de ses territoires du sud et de l’est.
Le président Vladimir Poutine a préparé de longue date sa propagande pour justifier l'invasion de l'Ukraine. Mais elle n'a pas eu les effets escomptés.
Analyste en géopolitique, membre associé au Laboratoire de Recherche IAE Paris - Sorbonne Business School, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, chaire « normes et risques », IAE Paris – Sorbonne Business School
Professeure des universités en études russes et soviétiques, Université de Rennes 2, chercheuse au CERCLE (Université de Lorraine), Université Rennes 2
Post-doctorant au Centre d'études sociologiques et politiques Raymond Aron (EHESS), Docteur en science politique associé au Centre de recherche Europes-Eurasie (CREE) de l'INALCO, Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco)
Docteur en Études slaves contemporaines : spécialiste de la géopolitique de la Russie et du sport, Université Paris Nanterre – Université Paris Lumières