Aider sans participer, c’est actuellement la politique du gouvernement américain. Joe Biden fournit une aide importante aux Ukrainiens tout en restant légalement hors du conflit.
Le 28 février, Vladimir Poutine s’entretient au Kremlin avec les responsables du bloc économique du gouvernement russe au Kremlin.
Alexey Nikolsky/AFP
Julien Vercueil, Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco)
Les données économiques reflétant la réalité de la situation en Russie risquent de devenir moins accessibles et moins débattues, ce qui compliquera la tâche des observateurs extérieurs et du pouvoir.
Des pancartes anti-guerre de Doge meme exposées au rassemblement « Stand with Ukraine » place du Dam à Amsterdamn le 27 février 2022.
Dans le cadre de la guerre, les mèmes sont de redoutables instruments de communication.
Logo du média RT (Russia Today) pris en photo en octobre 2021 à Toulouse avant son interdiction d'émettre en France et dans le reste de l'UE depuis fin février 2022.
Lionel Bonaventure / AF
L’interdiction de RT et Sputnik révèle un processus de nationalisation de l’information européenne.
Un char de carnaval représentant Vladimir Poutine manipulant Alexandre Loukachenko comme une marionnette est présenté le 28 février 2022 dans le centre de Cologne, où une manifestation « Liberté pour l'Ukraine » a remplacé le traditionnel défilé du « lundi des roses ».
Ina Fassbender/AFP
Longtemps, le dictateur de Minsk a marché sur une corde raide entre la Russie et l’Occident. Désormais, il se retrouve, à son corps défendant, pleinement aux côtés du régime de Moscou.
Le 18 mars 2022, au stade Loujniki à Moscou, Vladimir Poutine prononce un discours à l’occasion du huitième anniversaire de l’annexion de la Crimée, sous des slogans proclamant « Pour un monde sans nazisme » et « Pour la Russie » – en employant la lettre Z, qui n’existe pas dans l’alphabet russe.
Sergei Guneyev/AFP
Le discours du Kremlin diffuse une vision de la « Russie éternelle » par des moyens tout à fait post-modernes.
Char russe détruit par l’armée ukrainienne dans la région de Lougansk (est de l’Ukraine), le 26 février 2022. La Russie aurait déjà perdu pour plusieurs milliards de dollars d’équipements militaires.
Anatolii Stepanov/AFP
L’économie russe est aux abois. Chaque jour de guerre lui coûte un prix exorbitant, et les sanctions l’affectent profondément.
Poupées russes traditionnelles en bois représentant le président russe Vladimir Poutine et l'ancien dictateur soviétique Josef Staline, en vente dans une boutique de souvenirs à Moscou.
(AP Photo/Alexander Zemlianichenko)
L’Histoire a toujours servi d’arme dans l’ancienne URSS, un moyen de contrôler le récit et de nier la vérité du passé. Vladimir Poutine tente maintenant de contrôler ce récit par la guerre.
Char russe détruit par les forces ukrainiennes dans la région de Lugansk, le 26 février 2022. Une image d’un autre temps ?
Anatolii Stepanov/AFP
Selon le philosophe russe Alexandre Kojève en 1947, la prise de conscience qu’il n’y a plus de raisons de massacrer des populations innocentes marque un achèvement pour l’humanité.
Des secouristes ukrainiens dans une maternité endommagée par les obus à Marioupol le 9 mars 2022.
(AP Photo/Evgeniy Maloletka)
La guerre déclenchée par la Russie en Ukraine a rebattu les cartes sur le continent européen. La neutralité n’est plus envisageable, chaque pays étant sommé de choisir son camp.
La banalisation des discours qui s'affranchissent impunément de la réalité doit nous alerter.
AFP
À l’origine du contrat social et de la confiance d’un peuple envers ses dirigeants, la vérité est une arme politique redoutable.
Des militaires participent à une revue des troupes à Grozny, la capitale de la République tchétchène, le 25 février 2022. Féroces guerriers, leur présence en Ukraine est une arme psychologique, mais elle pourrait se retourner contre Vladimir Poutine si la guerre s'éternise.
(AP Photo/Musa Sadulayev)
Devant les difficultés militaires des Russes en Ukraine, la guerre psychologique devient un élément stratégique. La présence de soldats tchétchènes participe à l’effort de déstabiliser l’ennemi.
Une femme tient une pancarte avec les mots « la langue est une arme » écrits en ukrainien lors d'une manifestation en 2020 contre un projet de loi visant à élargir l'utilisation du russe dans l'enseignement public ukrainien.
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Pour les nationalistes russes, la langue ukrainienne est classée comme un dérivé de la langue russe, et l’invasion ressemble moins à un acte d’agression qu’à une réintégration.
Deux réfugiées ukrainiennes consultent un smartphone à leur arrivée à la frontière gréco-bulgare, le 7 mars 2022.
Sakis Mitrolidis/AFP
La Russie actuelle perçoit Kiev comme une ville historiquement russe, et même comme « la » ville russe originelle. L’Ukraine voit dans sa capitale, qu’elle appelle Kyiv, le cœur battant de sa nation.
Le 24 février 2022, jour du début de l’offensive russe en Ukraine, Vladimir Poutine reçoit au Kremlin des représentants du monde des affaires.
Alexey Nikolsky/AFP
La prise de conscience de notre mortalité est sans doute à la racine du sens même de nos vies. Nous étions en train de l’oublier.
Le monument de Volodymyr le Grand, érigé en 1853, à Kiev. Volodymyr était un chef de guerre qui est devenu le premier souverain russe à se convertir au christianisme à la fin des années 900. Une statue similaire a été érigée à Moscou en 2016 pour contrer celle de l'Ukraine.
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Jean Lévesque, Université du Québec à Montréal (UQAM)
Malgré une origine commune, Russie et Ukraine ont connu une histoire conflictuelle qui s’est envenimée depuis 2014. L’invasion russe peut jouer un rôle tragique de catalyseur de l’identité ukrainienne.
Analyste en géopolitique, membre associé au Laboratoire de Recherche IAE Paris - Sorbonne Business School, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, chaire « normes et risques », IAE Paris – Sorbonne Business School
Professeure des universités en études russes et soviétiques, Université de Rennes 2, chercheuse au CERCLE (Université de Lorraine), Université Rennes 2
Post-doctorant au Centre d'études sociologiques et politiques Raymond Aron (EHESS), Docteur en science politique associé au Centre de recherche Europes-Eurasie (CREE) de l'INALCO, Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco)
Docteur en Études slaves contemporaines : spécialiste de la géopolitique de la Russie et du sport, Université Paris Nanterre – Université Paris Lumières