Les pays du BRICS souhaitent un ordre mondial multipolaire. Mais cet idéal pourrait être compromis si Pékin décide de partager le leadership mondial avec Washington.
Élu de justesse pour un troisième mandat à la présidence du Brésil, Lula va devoir reprendre en main un État où les militaires, qui lui sont hostiles, sont encore très présents à tous les échelons.
Le « siège de Brasilia » par des partisans de Jair Bolsonaro montre que Lula, dont la vision de la société est à l’opposé de celle de son prédécesseur, aura bien du mal à rassembler ses concitoyens.
Le contraste est saisissant entre Bolsonaro, déforesteur en chef, et Lula, qui se veut défenseur de l’Amazonie. Au point de susciter des espoirs trop élevés sur le court terme ?
Emmanuel Véron, Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco)
Quel que soit le vainqueur de la présidentielle brésilienne, il est probable que la Chine continuera de jouer un rôle majeur dans l’économie du pays, comme c’est le cas depuis maintenant vingt ans.
En 2018, 70 % des évangéliques avaient voté pour Jair Bolsonaro. Cette fois, cet électorat lui semble moins acquis, ce qui devrait assurer la victoire de Lula au second tour.
Le président sortant Jair Bolsonaro pourrait remettre en question l’issue du scrutin du 2 octobre. Durant toute la campagne, il a laissé planer le doute sur la fiabilité du système électoral brésilien.
Durant son mandat, Jair Bolsonaro n’a cessé de diffuser un discours populiste ancré dans une sorte de « post-vérité », notamment sur le dossier de l’Amazonie.
À 5 mois des élections au Brésil, l’ancien président Lula a une avance confortable sur le président sortant, Jair Bolsonaro. Mais le candidat du Parti des travailleurs a de nombreux défis devant lui.
Bruno Ronchi, Université de Rennes 1 - Université de Rennes
Décédé fin janvier, Olavo de Carvalho avait joué un rôle majeur dans l’essor de la droite dure brésilienne et la victoire de Jair Bolsonaro en 2018. Sans lui, le « bolsonarisme » est-il menacé ?
La récente démission de trois militaires du gouvernement Bolsonaro ne doit pas induire en erreur : l’armée brésilienne occupe une place toujours plus importante à tous les niveaux du pays.
Entre projets démocratiques et retour vers l’autoritarisme, l’Amérique latine peut être considérée comme un observatoire des changements et des crises politiques.
Alors que se dessinent les contours de la nouvelle PAC, retour sur la réforme agraire brésilienne, aujourd’hui paralysée par le gouvernement de Bolsonaro.
Antonio Pele, Université Paris Nanterre – Université Paris Lumières
Le gouvernement Bolsonaro n’est pas un pouvoir autoritaire traditionnel ; il relève davantage d’un « fascisme moléculaire » qui manipule les désirs de la population.
Armelle Enders, Université Paris 8 – Vincennes Saint-Denis
Ce qui est en train de se passer au Brésil est d’une importance capitale pour les démocraties occidentales, déjà rongées par la montée de droites radicales, souvent dites « populistes ».
Avec la quasi mort politique de Lula, Jair Bolsonaro est passé de challenger à favori. Mais le Brésil est-il prêt à faire de l’extrême droite brésilienne la première force politique du pays ?
Comme l’illustre la décision de la Cour suprême au Brésil contre Lula, l’usage politique de la justice et la judiciarisation de la politique sont désormais monnaie courante en Amérique latine.
Associate professor, Law School at PUC-Rio University; Marie Curie Fellow at IRIS/EHESS Paris; MSCA Fellow at the Columbia Center for Contemporary Critical Thought (CCCCT), Pontifícia Universidade Católica do Rio de Janeiro (PUC-Rio)