Deux écueils se dressent face à la compréhension de l’actualité tunisienne : l’absence de débats d’idéeset les analyses caricaturales diffusées par les experts et les médias internationaux.
Un homme marche le long d'un mur sur lequel le mot “abstention” a été tagué, le mardi 16 mars 2010 à Caen.
Kenzo Tribouillard/AFP
Nous sommes dans une période où la démocratie traverse ses pires moments : attaquée idéologiquement par de puissants régimes autoritaires, affaiblie en interne par l’abstention.
Manifestation devant le siège de la police du Sri Lanka à Colombo, le 16 mai 2022, pour demander l'arrestation de partisans du gouvernement qui auraient agressé des manifestants pacifiques réclamant la démission du président Gotabaya Rajapaksa.
Ishara S. Kodikara/AFP
Sri Lanka est plongé dans une profonde crise politique, économique et sociale. Les manifestants s’en prennent tout spécialement au clan Rajapaksa au pouvoir qui est jugé responsable.
Plus qu’un changement de dirigeants ou de Constitution, le peuple tunisien semble réclamer une réinvention du « politique », au sens large de l’art de gouverner.
Le président Saïed (en bout de table) annonce à la télévision la dissolution du Parlement et la destitution du premier ministre Hichem Mechichi, le 25 juillet 2021, depuis le Palais de Carthage, à Tunis.
Fethi Belaid/AFP
Les récents événements tunisiens invitent à convoquer la notion de bonapartisme – l’action du président Saïed semblant à cet égard relever du bonapartisme libéral plus que du bonapartisme autoritaire.
Des jeunes hommes protestent contre l'assassinat du président haïtien Jovenel Moïse près du commissariat de Pétion Ville à Port-au-Prince, le 8 juillet.
(AP Photo/Joseph Odelyn)
Emmanuel Sael, École nationale d'administration publique (ENAP) and Jean-François Savard, École nationale d'administration publique (ENAP)
L’assassinat du président Jovenel Moïse exacerbe des problèmes existants en Haïti sur les plans politique, institutionnel, économique et sécuritaire.
Le 7 juillet 2021, un membre des forces de l’ordre haïtiennes monte la garde devant la résidence présidentielle, où le président Jovenel Moïse a été assassiné dans la nuit.
Valérie Baeriswyl/AFP
Emmanuel Véron, Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco) and Emmanuel Lincot, Institut catholique de Paris (ICP)
La Chine s’apprête à célébrer en grande pompe le centième anniversaire de son Parti communiste, qui contrôle le pays d’une main de fer depuis l’instauration de la République populaire en 1949.
Un jeune Palestinien lance des pierres en direction des forces de sécurité israéliennes, lors d'affrontements à Hébron, en Cisjordanie, le 14 mai 2021.
Hazem Bader/AFP
Le report des élections législatives palestiniennes, qui étaient prévues pour le 22 mai prochain, a joué un rôle non négligeable dans la détérioration de la situation.
Une vue de la mosquée Al-Aqsa, à Jérusalem, l'un des plus importants lieux saints de l'islam.
REUTERS/Ammar Awad
Une réaction en chaîne a été déclenchée par les tentatives d’expulsions de familles palestiniennes à Jérusalem-Est. Une fois de plus, la ville trois fois saintes s’est embrasée.
Le président de la transition malienne Bah N'daw (à gauche) lors de sa prestation de serment au CICB (Centre International de Conférences de Bamako) à Bamako le 25 septembre 2020.
Michele Cattani/AFP
Lamine Savané, Université de Ségou and Fousseyni Touré, Université des sciences juridiques et politiques de Bamako
L’armée exerce une influence jamais démentie sur la politique malienne depuis le premier putsch de 1968. La présence massive des militaires dans la transition actuelle confirme cette tendance.
Une manifestation des ‘gilets jaunes’, le 16 novembre 2019 à Nantes.
Loïc Venance/AFP
Le Mali et la RDC ont des trajectoires politiques en certains points comparables : les nouvelles autorités y ont souvent tendance à coopter les anciennes élites, ce qui suscite le mécontentement.
Des manifestants tunisiens affrontent des officiers de police formant un bouclier humain pour bloquer l'accès des manifestants au ministère de l'intérieur dans la capitale Tunis le 30 janvier 2021.
Anis Mili/Afp
La nouvelle vague de contestation qui a éclaté en Tunisie depuis deux mois ressemble à s’y méprendre à la première révolution il y a 10 ans. Rien de tel n’ a encore émergé dans les protestations.
La ville de Varosha (Chypre Nord), photographiée le 14 octobre 2020.
Birol Bebek/AFP
Après l’annonce, le 10 décembre, de nouvelles sanctions de l’UE contre la Turquie, il convient de saisir ce qui se passe à Chypre-Nord pour comprendre la crise en Méditerranée orientale.
Les membres du mouvement gilet jaune participent au 15e samedi consécutif de manifestations à Rennes, dans l'ouest de la France, le 23 février 2019.
Loic Venance/AFP
L’émergence de nouveaux acteurs partisans mettant la critique des partis au cœur de leur programme alimente l’idée de « déclin des partis ».
Au centre Paul-Sauvé de Montréal, le soir du 15 octobre 1970, près de 3 000 Québécois gonflés à bloc croient le « grand soir » venu. Quelques heures plus tard, plusieurs vont être arrêtés ou seront l’objet d’une perquisition par les forces de l’ordre qui appliqueront la Loi sur les mesures de guerre.
Éditions du Septentrion
La loi sur les mesures de guerre est une réponse à la frayeur qu’inspirent les jeunes, que les autorités voient comme une menace incontrôlable.
Des manifestants brandissent à Bamako une pancarte sur laquelle on peut lire «Adieu IBK» après l'arrestation du président par des troupes rebelles.
Stringer/Afp
Le renversement d’Ibrahim Boubacar Keita met en évidence les limites d’une stratégie de prédation des ressources publiques et de cooptation des opposants érigée en mode de gouvernance.
Le contexte actuel est marqué par une volonté d’implication locale forte notamment au niveau des mairies.
Kiev.Victor / Shutterstock
Chercheur sénior au Bonn International centre for conflict studies (BICC) ; Chercheur associé au laboratoire Les Afriques dans le Monde (LAM), Sciences-Po Bordeaux., Université Bordeaux Montaigne