À l’heure où notre société tend à se fracturer, où la haine se développe, et où « tout l’édifice » pourrait crouler, la laïcité n’est-elle pas, plus que jamais, d’actualité ?
De la Charte de la laïcité aux manuels d’histoire, comment la mémoire de la loi de 1905 sur la séparation des églises et de l’État se transmet-elle à l’école ?
En Amérique latine, une réalité musulmane peu étudiée émerge : celle de sites de rencontre mettant en contact des hommes vivant dans des pays musulmans avec des femmes latino-américaines.
Les avocats d’un islam de France institutionnalisé espèrent faire triompher un « islam des lumières » sans que celui-ci apparaisse aujourd’hui évident ou majoritaire.
Un comité de l’ONU a donné raison à Fatima Afif, licenciée de la crèche Baby-Loup pour avoir refusé de retirer son voile. Un évènement qui complique encore la gestion du fait religieux en entreprise.
Ni gaulliste ni bonapartiste, le macronisme révèle un mode « corporate » d’exercice du pouvoir, qui se nourrit du modèle organisationnel des grands groupes privés.
D’un côté, les entreprises encouragent certaines pratiques spirituelles pour améliorer bien-être et productivité. De l’autre, la religion au travail est source croissante de conflit. Un paradoxe ?
Rita Hermon-Belot, École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS)
En disant leur solidarité, les politiques et les médias n’ont cessé d’invoquer l’émotion de « la » communauté juive. L’expression n’est pas seulement impropre, elle est lourde d’effets délétères.
« Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu » : que signifie réellement cette formule attribuée à Jésus et citée dans les Évangiles ?
Fatima Khemilat, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC)
Enjeu de la colonisation avant de devenir une question « nationale », la gestion du culte musulman est devenue un casse-tête pour les autorités qui multiplient les propositions.
Nous sommes entrés dans une nouvelle ère qui voit un nombre croissant d’entreprises actives et/ou anticipatrices sur le sujet de la religion au travail.
La laïcité est au cœur d'un conflit idéologique opposant les traditionalistes conservateurs et partisans de l’islam politique aux modernistes, dont un grand nombre de laïcs.
Recouvrir le souci de l’autre est la condition minimale pour que la laïcité retrouve ses vertus originelles, pacifier et émanciper, et cesse de servir de marqueur identitaire.
Rita Hermon-Belot, École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS)
Si la loi de 1905 a certes constitué une étape décisive, elle n’est pas à elle seule la laïcité. La conception et l’installation de la laïcité française ont été un long processus, qui se poursuit.
Il protégerait les devoirs des citoyens envers la République et cette dernière des incitations à la haine et à la discrimination en fonction du sexe, de la sexualité, de la religion ou de l’ethnicité.
Connaître l’histoire du fait religieux au travail permet de mieux comprendre l’importance des représentations et du droit. La responsabilité des pratiques de RH est aussi à prendre en compte.
Dans un pays laïc comme la France, la question de la religion reste sensible, alors que celle-ci fait partie de la culture du pays depuis des milliers d’années. Et si l’on en riait ?
Sociologue, professeur à l'UC Louvain, membre associé à l'URMIS, affilié à l’Institut Convergences Migrations, Université catholique de Louvain (UCLouvain)
enseignant en relations internationales (Sciences Po) - responsable de l'unité d'enseignement "aire juridique et administrative'" (Master Lisi, UFR EILA, Université Paris VII Denis DIderot), Sciences Po