La critique de la méritocratie se focalise en général sur son fonctionnement, pointant les biais de recrutement des élites. Mais ne faut-il pas aussi interroger le bien-fondé de cet idéal ?
Les candidats en provenance de lycées privés sont plus nombreux dans des établissements sélectifs comme Sciences Po et Dauphine. Mais sont-ils vraiment plus représentés parmi les admis ?
Cette attente constante voulant que les filles doivent toujours être souriantes les « dépolitise » et les positionne comme des êtres dociles, alors qu’elles sont au front de combats importants.
Tant que l’accès aux grandes écoles se fera sur la base d’une sélection scolaire biaisée dès les petites classes, les politiques publiques de démocratisation ont peu de chances d’aboutir.
Alessia Lefébure, École des hautes études en santé publique (EHESP)
La pandémie a donné un coup de frein à la mobilité étudiante dans le monde. Les universités américaines en sont bien sûr affectées. Mais elles font face aussi à une baisse des inscriptions nationales.
Des gains boursiers, des secteurs économiques florissants… La crise sanitaire n’impacte pas négativement tous les Américains. Quelle part de population tire réellement son épingle du jeu ?
Lorsqu’on produit des connaissances sur une épidémie, on ne peut ignorer l’omniprésence de l’influence des facteurs sociaux, avant, pendant et après la contamination, de la prévention à la mortalité.
Le long mouvement de massification scolaire enclenché dans notre pays depuis les années 1960 était censé accroître l’attachement aux valeurs démocratiques. Mais il a produit de nouveaux clivages.
Hugo Botton, Conservatoire national des arts et métiers (CNAM)
La crise de la Covid-19 a mis la lumière sur les inégalités sociales et territoriales. L’étude de l’accès aux espaces verts pendant le confinement illustre leur rôle sur le quotidien des Français.
Les inégalités sociales peuvent se manifester fortement dans les rapports des adolescents avec l’art. Pourtant, ils ne se sentiraient pas forcément intimidés face aux toiles de grands maîtres.
De nombreux travaux ont décrypté la construction des inégalités scolaires. Mais la sociologie peut-elle aussi mettre à jour les pratiques d’enseignement qui auraient un effet démocratisant ?
Simon Collin, Université du Québec à Montréal (UQAM)
Il aura fallu un contexte extrême comme la pandémie pour qu’on accorde aux inégalités numériques et scolaires l’attention qu’elles méritent. Mais est-on prêt à faire face à un reconfinement potentiel?
Selon une enquête, les conditions de vie n’ont pas été affectées de la même façon d’une catégorie sociale à l’autre, même si les femmes ont été pour toutes les principales victimes des inégalités.
Certes, il faut se demander ce que l’on peut faire du numérique à l’école, mais aussi voir ce que le numérique fait à l’école. Comment la met-il sous tension, à mesure qu’il change la société ?