« Pesticides », « produits phytosanitaires », « intrants », « phytos »… Ces termes sont régulièrement présentés comme interchangeables. En réalité, ils disent beaucoup de ceux qui les emploient.
Une étude montre une baisse de 21 % de la biodiversité en moyenne dans les parcelles de banane fréquemment traitées avec du glyphosate. Le glyphosate perturbe également davantage les espèces natives.
Une étude d’une ampleur inédite a montré le lien entre déclin des oiseaux et agriculture intensive. Une coïncidence, plaide le discours de l’agrochimie. Les chiffres sont pourtant sans équivoques.
Comment s’y retrouver dans la jungle des indicateurs du plan Ecophyto, QSA, NoDU, HRI… et en quoi posent-ils problème ? L’éclairage de plusieurs experts du Comité scientifique et technique du plan.
Un enfant peut être atteint d’une pathologie parce qu’un de ses parents a été exposé aux pesticides dans un cadre professionnel. Obtenir une reconnaissance et une réparation est un long parcours.
Depuis sa classification en 2015 comme « probablement cancérogène » par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), le glyphosate a généré une conflictualité publique et un éclairage…
Sylvain Laurens, École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS)
Le feuilleton-fleuve de l’autorisation de glyphosate rappelle la prévalence du lobbyisme à Bruxelles, sur fond de controverse autour de la molécule, prisée des industriels de l’agrochimie.
Le biocontrôle offre des alternatives aux pesticides chimiques, ils impliquent cependant des changements à plusieurs niveaux du système agro-alimentaire.
Le courant des « transition studies » montre qu’une innovation ou une interdiction n’a d’efficacité que lorsqu’elles s’intègrent dans un cadre organisationnel renouvelé.
Une étude récente a relevé la présence de 141 molécules chimiques dans des lacs de montagnes pyrénéens. En cause, la pollution atmosphérique et l’utilisation d’herbicides et d’insecticides.
Largement utilisés dans l’agriculture, les pesticides contaminent l’environnement sur de très larges zones. Leurs actions délétères sur les organismes contribuent à l’érosion de la biodiversité.
La contamination des eaux littorales par des antibiotiques et des pesticides pourrait conduire au développement de bactéries résistantes aux antibiotiques dans les populations de coquillages.
Réduire les pesticides et les gaz à effet de serre, développer l’offre bio et une alimentation saine, soutenir les revenus et carrières des agriculteurs et agricultrices, les défis sont nombreux.
Construite autour de leur utilisation, notre agriculture est dépendante des pesticides. Pour s’en affranchir, la conception de la santé des plantes doit se baser sur la résilience des écosystèmes.
Depuis le 1ᵉʳ janvier, l’usage des pesticides de synthèse est interdit aux jardiniers amateurs. Diversifier les plantes de votre potager peut constituer un outil naturel efficace contre les ravageurs.
Gérard Arnold, Centre national de la recherche scientifique (CNRS)
Éclairage sur les dysfonctionnements de l’expertise officielle au sein de l’Union européenne, qui ont conduit à un retard considérable dans l’interdiction des insecticides dits « tueurs d’abeilles ».
Maître de conférence en sociologie, Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux et Lisis (délégation Inrae), Université Sorbonne Paris Nord