Après s’être longtemps montrée intransigeante avec l’Iran, la France a tout intérêt aujourd’hui à engager une politique de coopération approfondie avec Téhéran.
Géorgie, Ukraine, Syrie : négocier avec la Russie de Vladimir Poutine est stérile et risque de mettre en danger nos propres idéaux. L’épreuve de force est la seule solution pour se faire respecter.
Clément Therme, École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS)
La visite du président Rouhani à Paris illustre la réintégration progressive de Téhéran sur la scène internationale. Mais la normalisation en cours est encore fragile, notamment sur le plan intérieur.
Signé sous l’égide de Bruxelles en août dernier, l’accord de normalisation des relations entre la Serbie et le Kosovo provoque paradoxalement de fortes tensions. Il est urgent de sortir de l’impasse.
Délaissant l’idée gaullienne de grandeur, la France renoue avec une politique étrangère fondée d’abord sur la puissance. Or soft power et hard power n’ont jamais fait bon ménage.
Riyad vient d’exécuter 47 personnes, dont un dignitaire chiite, provoquant la colère de l’Iran. Mais ces châtiments en cascade sont aussi et surtout destinés à maintenir la férule de la monarchie.
Ex-chasse gardée de la France, Djibouti attise les convoitises de la Chine. Un atout pour faire jouer la concurrence, mais qui risque de renforcer l’intégration avec l’Éthiopie voisine.
Depuis trois ans, l'armée française traque les djihadistes dans le Sahel, lesquels étendent leur influence plus au sud. Une réalité qui souligne l'inanité d'une approche purement militaire.
Après les attentats de Paris, l’Allemagne et surtout la Grande-Bretagne ont décidé de s’engager militairement davantage au Levant. Sans créer une réelle dynamique au sein de l’Union européenne.
Depuis les attentats du 13 novembre, Paris et Moscou se sont rapprochés sur le dossier syrien. Mais ce tournant diplomatique ne sera pas suffisant pour venir à bout de Daech sur le terrain.
Après le choc des attentats du 13 novembre, la France veut mobiliser tous azimuts ses partenaires pour intensifier la lutte contre Daech. Mais le succès de cette entreprise est hautement aléatoire.
Selon les plus hautes autorités de l’État, la France est en guerre. Mais de quelle guerre s’agit-il ? Et Paris a-t-il une stratégie sur le long terme ? Cela suppose d’abord de savoir qui nous sommes.
À l’instar des générations précédentes, la jeunesse palestinienne tente de se faire entendre à travers le soulèvement désorganisé qui est en cours à Jérusalem et en Cisjordanie.
L’accord de Vienne sur le nucléaire iranien mise sur le succès des mesures de contrôle de la prolifération et sur la transformation à terme du régime iranien. Celle du Moyen-Orient attendra.
Gülçin Erdi, Centre national de la recherche scientifique (CNRS)
Déjouant tous les pronostics, Recep Tayyip Erdogan a obtenu la majorité absolue lors des dernières élections législatives. Une victoire fondée sur la peur, mais pas seulement.
Pour frapper les jihadistes en Syrie, y compris français, Paris invoque le « droit à la légitime défense » prévu par l’ONU. Mais à quelles conditions peut-on exercer un tel droit ?
Discuter avec Bachar al-Assad : l’hypothèse n’est plus taboue. Mais pourquoi le paria, voire le diable de 2012, est-il désormais considéré comme un interlocuteur possible ?
Sommes à la veille d’une redéfinition des frontières et d’un redécoupage en bonne et due forme de l’espace moyen-oriental ? Pas sûr, car il n’existe ni l’instance ni la puissance capable de le faire.
Clément Therme, École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS)
Facteur religieux, rejet du modèle occidental et intérêt stratégique : la combinaison qui sous-tend l’alliance bien comprise entre Téhéran et Moscou au Moyen-Orient est complexe, mais elle fonctionne.